Un gardien de sécurité, un douanier et un cousin pas très futé
Hier midi, je suis allé chercher quelqu’un de ma famille à YUL (comme dans l’expression «ferme donc ta YUL»). Je patientais dans ma voiture, laquelle était stationnée dans un espace évidemment interdit jusqu’à ce qu’un dude, blasé hors du possible, me dise «d’avancer hors de sa zone de patrouille», ce qui démontrait un très bel esprit d’équipe.
La personne que je venais chercher avait du retard, mais pas en raison du vol (il était à l’heure), mais de quelque chose d’autre, genre les douanes ou les bagages, toutes d’excellentes hypothèses que je formulai dans ma voiture, tentant de ne pas faire d’eye-contact avec le gardien de sécurité zélé qui voulait que je décâlisse, de préférence avant-hier.
Mon cousin arrive donc avec sa valise.
Il semble un brin pompé, ce qui est normal après un vol de huit heures depuis Malaga et un passage aux douanes. Il garroche son stock dans ma valise, puis s’affale lourdement dans le siège passager de mon bolide:
— Dude, crois-moi, j’dirai ‘pu jamais la vérité aux douaniers.
— Pourquoi?
— Les gars des douanes sont vraiment des trous de cul.
— C’est leur métier. Mais encore?
— Ils ont fouillé tous mes bagages!
— Shit, mais qu’est-ce que t’as dit?
— Le gars m’a demandé de lui montrer le cadeau à 50 euros que j’ai déclaré.
— Ok, mais c’est quoi le problème?
— Je lui ai dit que le cadeau à 50 euros, c’était pour lui s’il me laissait partir sans me fouiller.
— …
— Ben quoi?
— Rien. C’est juste que, génétiquement, c’est surprenant que notre famille existe encore.