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Queen KA, une parole au rythme de la ville

Photo: Josie Desmarais/Métro

La poète et slameuse Queen KA présentera, pendant le festival Nova Stella, un manifeste poétique qu’elle a elle-même écrit pour clamer son amour du Montréal d’aujourd’hui, celui d’une ville plurielle et aux diverses nuances.

Un Montréal haut en couleur, en musique et en festivités, c’est ce que veut transmettre l’événement Nova Stella, accueilli samedi par le festival Présence autochtones sur la Place des Festivals. Il sera alors possible d’écouter, de voir, de danser sur des musiques de tous les horizons, de Mamselle Ruiz à Fabrice Koffy et bien d’autres.

Écrire le manifeste de cet événement semble pour Queen KA une évidence. «S’il y a une chose dans toutes mes identités pour laquelle je suis le plus sûr, c’est ma « montréalité »», lance-t-elle. Décrire la diversité montréalaise fait ainsi partie de son combat.

Son combat pour l’égalité, la reconnaissance, le droit à la différence, à pouvoir vivre dans le partage et la tolérance, anime ce manifeste poétique. Néanmoins, ce combat n’est pas toujours de tout repos. «On se demande si un jour ça va changer, s’exclame la slammeuse. J’ai l’impression qu’on est aujourd’hui plus à fleur de peau. Avec les réseaux sociaux, on est beaucoup moins tolérant des intolérances».

Pour Queen KA, il est important de former un groupe soudé, sans pour autant en oublier ses propres racines. «Je crois que tout est dans l’équilibre parce que tu dois avoir une identité assez forte individuellement pour pouvoir te rallier à un groupe, explique-t-elle. Si ta lumière est de 10W et que tu en prends un million, oui ça allume, mais des milliers de 100W ça allume encore plus».

Former un groupe, c’est pour l’artiste refuser de voir «l’autre en gros trait gras», écrit-elle dans son manifeste, ne plus définir sa personne que par sa couleur de peau ou son accent. «Tout d’un coup, tu n’existes plus que par une chose. Tu n’as plus de nuance et n’es plus qu’une chose», déclare-t-elle.

Nous sommes ici pour y rester
Il nous faut donc s’entendre
Oui s’entendre
Pas seulement tendre
Une oreille le cœur détaché
Une oreille qui se pavane sans être à l’écoute »
– Extrait du manifeste écrit par Queen Ka

Pour l’artiste, Montréal représente un lieu où tous sont acceptés pour ce qu’ils sont. Une société où tout se ressemble, où tout est ou noir ou blanc, n’existe pas chez elle. «J’aime beaucoup retourner à la science et la nature, dit-elle. Tout autour de nous est diversité, dans le premier sens du terme. Les monocultures, c’est toujours un échec».

Selon Queen KA, la construction d’un avenir est possible en acceptant son passé. Elle l’écrit elle-même dans son manifeste : «il reste assez d’hier pour qu’on puisse faire un vrai demain avec ce qui nous unit aujourd’hui». Et non pas «quelque chose qui ressemble à de l’Alzheimer historique», ajoute-t-elle, en entrevue.

Pour ce faire, la poète pense qu’une renaissance est nécessaire. «Il y a des choses qu’on doit laisser aller pour qu’une énergie nouvelle naisse, même s’il reste des poussières de ce qu’il y avait avant», affirme Queen KA.

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