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Troisième candidat d’envergure dans la course à la mairie de Montréal

Photo: Josie Desmarais

Jean Fortier, l’ancien bras droit du maire Pierre Bourque, se lance dans la course à la mairie. Certains dénoncent son opportunisme.

Président du comité exécutif de la Ville de Montréal de 1998 à 2001, M. Fortier se présentera sous la bannière de Coalition Montréal.

«L’enjeu n’est pas de gagner ou perdre, mais de donner de la profondeur à la campagne», a déclaré mercredi l’ancien financier qui a aussi été directeur du CORIM (Conseil des relations internationales de Montréal).

Questionné sur ses réalisations en tant que président du comité exécutif de la Ville de Montréal, il y a une vingtaine d’années, Jean Fortier a notamment mis de l’avant la paix syndicale et le fait d’avoir bouclé les budgets municipaux sans augmenter les taxes des contribuables. «J’ai un plan pour rectifier la productivité de la Ville», a t-il ajouté, en mentionnant que pendant la Commission Charbonneau, il avait été «la source de plusieurs journalistes, au péril de sa sécurité».

Selon le quotidien La Presse, M. Fortier se serait fait offrir, sans succès, 100 000$ par la mafia pour que la Ville se départisse des terrains de Terrebonne, où est localisée la pépinière de la Ville de Montréal.

En conférence de presse, le candidat à la mairie n’a pas voulu égratigner ses opposants dans la course à la mairie, Denis Coderre et Valérie Plante. Par contre, le chef du parti, Marvin Rotrand, ne s’est pas gêné pour le faire.

«On veut se situer entre les deux extrêmes. D’un côté, Denis Coderre, une bannière autoritaire […] Et de l’autre Projet Montréal qui ne rejoint pas nos électeurs en étant placé trop à gauche et en ne faisant pas assez de place à la diversité là où ça compte», a déclaré M. Rotrand. Ce dernier faisant notamment référence au fait que Projet Montréal présentait six candidats blancs dans l’arrondissement multiethnique de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

Avant de se présenter sous la bannière de Coalition Montréal, M. Fortier a de nouveau tenté sa chance du côté du parti Vrai changement pour Montréal pour qui il avait été brièvement candidat en 2013 avant de se désister deux mois avant les élections de 2013. «M. Fortier a tenté de s’imposer dans notre parti en manipulant nos instances, mais il ne représente pas le changement que nous voulons pour Montréal. Ce n’est pas quelqu’un en qui j’aurais confiance. J’ai l’impression qu’il cherche à se magasiner une place pour revenir en politique», a précisé à Métro Justine McIntyre, chef de Vrai changement pour Montréal.

Elle ajoute que son parti a plutôt décidé d’écarter toute course à la mairie, même si c’est moins intéressant financièrement. «On n’est pas là pour faire un calcul monétaire, mais pour faire avancer des dossiers en arrondissement».

Ironiquement Jean Fortier avait quitté l’équipe de Vrai changement pour Montréal en 2013, disant craindre qu’un nouveau parti diviserai le vote, or c’est ce qu’il s’apprête à faire en se présentant dans la course à la mairie. «Même si Jean Fortier a laissé une image plutôt terne sous le règne de Pierre Bourque, il est bien connu chez les personnes âgées qui ont un taux de participation aux élections plus élevé que la moyenne», souligne Danielle Pilette, spécialiste en gestion municipale à l’UQAM.

Cette dernière pense que le bon score de Mélanie Joly en 2013, indique qu’il y a de la place pour une troisième voix. «Il y a toujours la possibilité que Denis Coderre n’obtienne pas la majorité et que Coalition Montréal obtienne la balance du pouvoir. Dans ce scénario, si M. Fortier arrive à devenir conseiller municipal en faisant élire son colistier, il pourrait se voir confier un rôle au sein de la future administration», conclut-elle.

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