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Les jeunes de Montréal plus exposés à la faim

Photo: Archives Métro

L’enjeu de la faim est plus problématique pour les Montréalais âgés de moins de 18 ans que pour les jeunes ailleurs au pays.

D’après l’étude Signes vitaux de la Fondation du Grand Montréal, dont les résultats ont été rendus publics hier, 11,3% des ménages montréalais avec enfants sont confrontés à une situation d’insécurité alimentaire «modérée ou grave», contre 8 % au Québec et dans le reste du Canada.

Pour le PDG de la Fondation du Grand Montréal, Yvan Gauthier, la sécurité alimentaire est l’enjeu le plus problématique de tous ceux analysés dans l’étude, qui comprennent entre autres l’éducation, la nutrition, la santé et la pauvreté. Des centaines de données sur la qualité de vie des jeunes de moins de 18 ans de la région métropolitaine (Montréal, Laval et Rive-Sud) ont été rassemblées pour chacun de ces enjeux par la Fondation du Grand Montréal.

«[La sécurité alimentaire], c’est un enjeu extrêmement important, explique M. Gauthier. C’est la quantité et la qualité des aliments consommés qui sont compromises, notamment en raison de manque d’argent. Un problème bien supérieur à celui du Canada.»

Plus de la moitié de ces jeunes Québécois qui se nourrissent grâce à des aides alimentaires résident dans la région de Montréal. En tout, ils sont 35 000 jeunes âgés de moins de 18 ans à dépendre des banques alimentaires comme Moisson Montréal, Moisson Laval et Moisson Rive-Sud, sur les 60 000 personnes mineures de l’ensemble de la province qui bénéficient aussi de l’aide de ces organismes.

Pour le PDG de la Mission Bon Accueil, Samuel Watts, le nombre de jeunes qu’aident les banques alimentaires ne correspond pas à l’ensemble des jeunes en situation d’insécurité alimentaire. «Beaucoup de jeunes en situation de pauvreté ne vont pas chercher de nourriture [dans ces] banques. Ils vont se débrouiller, en trouver en arrière des restaurants, faire appel à des amis ou à leurs familles. Je crains que ces jeunes soient sous représentés dans les chiffres», nuance-t-il.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a établi plusieurs objectifs pour améliorer la qualité de vie des jeunes de moins de 18 ans. L’organisation a classé 41 pays à hauts revenus en fonction de ces objectifs, et bien souvent, le Canada est à la traîne. Au chapitre de la sécurité alimentaire, le Canada arrive 36e sur les 41 pays.

La pauvreté des jeunes recule à Montréal
Dans la région de Mon­­t­réal, 16,4% des jeunes de moins de 18 ans vivent en situation de faible revenu C’est moins qu’à Vancouver (17,7%), à Toronto (18,7%) et dans l’ensemble du Canada (17,4%).

Le décrochage scolaire plus élevé à Montréal
L’accès à une éducation «équitable, inclusive et de qualité» est garanti au Canada, qui se classe 8e sur les 41 pays de l’OCDE selon l’UNICEF. Au Québec comme à Montréal, le taux de décrochage scolaire est en baisse ces dernières années. Pourtant, il reste encore plus élevé à Montréal (20,8%) qu’au Québec (17,8%).»

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