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Montréal demandera l’interdiction des armes de poing et des fusils d’assaut

Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande a interdit la vente de fusils d'assaut, de chargeurs à grande capacité et d'«armes semi-automatiques de type militaire». Photo: Chris Young/La Presse canadienne

L’administration Plante déposera une motion lundi au conseil municipal pour demander au gouvernement fédéral d’interdire partout au Canada les armes de poing et les fusils d’assaut.

Le même genre de motion a déjà été votée par le conseil municipal de Toronto le 23 juillet dernier, au lendemain de l’attentat qui a fait trois morts dans la métropole.

«C’est un geste de solidarité envers la ville de Toronto et toutes les autres villes Canadiennes qui subissent des actes de violence par arme à feu. On ne croit pas qu’un citoyen ordinaire a besoin de posséder des armes d’assaut ou des armes de poing. Ce sont des armes conçues pour tuer», a déclaré le président de la Commission sur la sécurité publique de la Ville de Montréal, Alex Norris.

Le but est de mettre la pression sur Ottawa pour que le gouvernement de Justin Trudeau renforce les mesures prévues dans le projet de loi C-71, déposé en mars dernier et actuellement en attente d’être étudiée par les députés à la rentrée parlementaire. Cette loi n’interdit pas la possession privée d’armes d’assaut ou d’armes de poing, un point que Montréal et Toronto souhaiteraient voir être amendé.

Le premier ministre Justin Trudeau, de passage à Val-d’Or mercredi, s’est dit à l’écoute de la requête des deux plus grandes villes du pays.

«On a encore des choses à entendre et des réflexions à faire pour les prochaines étapes. Certainement, entendre Toronto et probablement Montréal, ça nous aide dans nos réflexions», a-t-il déclaré.

Montréal souhaite aussi que le gouvernement fédéral rende plus difficile l’obtention d’armes à feu pour le public et empêche aux individus «clairement à risque» de posséder une arme à feu, peut on lire dans l’avis de motion.

Dans le grand Montréal en 2016, sur les 42 personnes victimes d’homicides, 22 ont été tuées par une arme à feu selon Statistique Canada. Toronto est la ville canadienne qui compte le plus de victimes d’armes à feu en 2016 avec 51 morts, suivi par Edmonton (23), puis Montréal.

Sur l’ile de Montréal en 2016, 11 homicides sur 23 ont été commis par arme à feu. En 2017, le nombre baisse à 9 homicides par armes à feu sur 24 au total, selon les informations du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Au total, 58% des homicides au Canada sont liés à des armes de poing.

«Il faut considérer le droit de tous les citoyens de vivre dans une ville sécuritaire. Les crimes commis à l’aide des armes à feu ont augmenté ces dernières années. Ça doit être la sécurité des citoyens qui prime sur les droits des individus dans les cas comme celui-ci», a ajouté Alex Norris, pour se prévaloir des critiques de ceux qui s’opposeraient à la loi, invoquant l’argument de la liberté de posséder une arme de poing.

Si la loi fédérale est modifiée, le SPVM aurait alors l’obligation de faire respecter l’interdiction sur le territoire de la Ville de Montréal.

Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Lionel Perez, a affirmé mercredi soutenir cette motion. «Nous avons une élection qui arrive, c’est une opportunité pour le gouvernement provincial de faire tout son possible et de mettre de la pression sur le gouvernement fédéral. Oui, il y a un rôle à jouer, si ces deux villes lancent cet appel, d’autres peuvent suivre», a-t-il soutenu.

Des armes d’assaut et de poing ont été utilisées lors des grandes tueries survenues au Canada: celle de l’école Polytechnique, en 1989; celle de l’Université Concordia, en 1992; celle du Collège Dawson, en 2006; et celle de la grande mosquée de Québec, en 2017. Les survivants et les proches des victimes de ces tueries se sont prononcés en faveur de cette interdiction.

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