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Bruit des avions: une application mobile pour mieux faire des plaintes

L'agrandissement de l'aéroport de Montréal suscite des inquiétudes chez un groupe de citoyens. Photo: FELIX O.J. FOURNIER/Métro

Une nouvelle application mobile, AEROplainte, permet désormais aux citoyens montréalais de faire plus facilement des plaintes pour bruit à Aéroports de Montréal (ADM).

«Les gens en général ne savent pas comment déposer une plainte, ou sont exaspérés et ne font rien», croit Bill Mavridis, qui a eu l’idée de l’application qui sera lancée jeudi soir. Celle-ci est déjà disponible en version Androïd et elle le sera bientôt pour les téléphones Apple.

L’an dernier, ADM a reçu 543 plaintes pour le bruit du trafic aérien provenant de 277 personnes. Trois citoyens ont logés à eux seuls 27% des plaintes. «Je suis un de ces trois citoyens», indique M. Mavridis.

Les citoyens pourront entrer leur adresse dans l’application et leur courriel. Dès qu’ils entendront un fort bruit d’avion, ils n’auront besoin que de quelques clics pour envoyer une plainte à ADM dans un formulaire automatisé. M. Mavridis espère augmenter le nombre de plaintes en simplifiant le processus. «[Le problème], c’est la répétition du bruit. Il y a 150 000 personnes qui habitent le long du corridor nord-est. Je ne veux pas spéculer sur le nombre de plaintes [que l’application va envoyer], mais ce n’est pas 500 par année», pense-t-il.

«Ce qu’on entend beaucoup. c’est qu’il n’y a pas beaucoup de plaintes. Mais en ce moment les gens se plaignent aux élus parce que ce n’est pas évident de trouver le contact [pour les plaintes]», ajoute la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier.

Selon elle, cette application servira de moyen de pression auprès de l’administration aéroportuaire. «Cette application n’est pas faite pour durer cinq ans. C’est une stratégie pour montrer où se trouve le problème, avance-t-elle. ADM convient qu’il y a des impacts à Saint-Laurent, mais ça va beaucoup plus loin que ça, à Ahuntsic, Villeray, Montréal-Nord.»

Le but de l’application AEROplainte est aussi d’amasser davantage d’informations indépendantes sur les plaintes. «On reçoit une copie de ce courriel et, comme ça, on aura des données sur les plaintes qui sont déposées», explique M. Mavridis.

Il déplore qu’ADM ne publie pas la localisation des plaintes, ce qui empêche de créer une carte du bruit aérien à Montréal. «La seul façon d’avoir des données, c’est de les créer nous-mêmes», soutient-il. Celui-ci entend d’ailleurs publier ses données en ligne pour que montrer la répartition des plaintes, mais ce ne sera pas pour tout de suite. «J’ai créé ça avec un ami de mon fils qui est étudiant en informatique, Benjamin Stix, et tout est fait manuellement, tempère-t-il. Mais à la fin on va avoir une liste et une carte des plaintes.»

Selon Bill Mavridis, avec à peine six sonomètres à Montréal, même ADM n’est pas en mesure de faire une enquête sur les plaintes déposées.

Si la Ville de Montréal se réjouit constamment de l’augmentation du trafic aérien à Montréal-Trudeau, Émilie Thuillier croit que cela ne devrait «pas forcément» venir avec davantage de bruit. «Il y a plusieurs aéroports dans le monde dans lesquels il n’y a pas de vols de nuit», illustre-t-elle.

Aéroports de Montréal dit avoir appris par Métro l’existence d’AEROplainte. «Nous ignorons comment les concepteurs de l’application s’y prendront pour transférer en temps réel les informations par rapport aux plaintes recueillies à notre équipe qui s’occupe de la gestion du climat sonore», soutient le conseiller aux affaires publiques chez ADM, Marc-André Gosselin,

Il ajoute qu’il est « simple et facile» de déposer une plainte, par courriel, par téléphone ou via un formulaire en ligne sur le site web de l’institution. «Aéroports de Montréal traite avec sérieux et répond à chaque plainte reçue des citoyens en lien avec le climat sonore», dit-il.

Observatoire du bruit

En campagne électorale l’an dernier, Projet Montréal s’était engagé à lancer un concours pour une application, mais aussi à créer un observatoire du bruit. À l’heure actuelle, Mme Thuillier dit qu’elle n’a toujours pas d’échéancier pour la mise ne place de celui-ci. «Les démarches ont commencé avec des universités. C’est important que l’observatoire soit indépendant», dit-elle, rappelant que la dernière cartographie du bruit à Montréal date de 2015-2016.

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