Plaidoyer pour l’interdiction de fumer dans les parcs de CDN-NDG
Le conseiller Marvin Rotrand revient à la charge et déposera lundi au conseil de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) une motion visant à interdire de fumer dans les parcs de cet arrondissement.
«La loi québécoise actuelle est très faible, juge M. Rotrand. Depuis la légalisation de la marijuana, les gens croient de plus en plus que les villes doivent agir pour restreindre les zones où on peut fumer.»
Ce dernier ne vise pas seulement le cannabis, mais aussi la cigarette. Il croit que d’en interdire la consommation seulement dans un périmètre de neuf mètres des aires de jeux n’est pas suffisant pour protéger la santé du publique et surtout les jeunes. «C’est une mesure de santé publique», clame-t-il.
Or, dans une lettre publiée à la fin du mois de septembre, la Direction régionale de santé publique (DRSP) a recommandé aux maires d’arrondissement et des villes liées de ne pas imposer de restrictions qui vont au-delà de la loi québécoise. «Les fumeurs sont redirigés dans les lieux privés, entraînant plusieurs effets néfastes, dont l’exposition de la population à la fumée secondaire de cannabis», notait la DRSP.
«J’ai parlé avec beaucoup de groupes et de citoyens, et il y a un large appui», expose Marvin Rotrand. Selon lui, interdire de fumer dans les parcs, mais le permettre sur le trottoir ou les places publiques, est un «compromis acceptable».
«Ce qui va arriver est que les gens vont fumer dans leur maison et dans les parcs. C’est beaucoup mieux que les gens fument sur la rue ou le trottoir que dans les parcs, pour protéger les non-fumeurs qui sont là en grand nombre», estime-t-il, citant des dizaines de villes nord-américaines qui ont déjà imposé de telles interdictions, comme New York ou Vancouver.
Au dernier conseil d’arrondissement de CDN-NDG, avant la légalisation du cannabis le 17 octobre, un projet de règlement visant à interdire de fumer dans les parcs avait été mis à l’ordre du jour, avec le consentement des élus de Projet Montréal. Toutefois, par souci de «cohérence avec les autres arrondissements», l’équipe de la mairesse Sue Montgomery avait demandé que le projet de règlement soit retiré de l’ordre du jour.
Concernant la nouvelle motion, le directeur de cabinet de Mme Montgomery, Daniel Sanger, indique à Métro que la mairesse «souhaite suivre l’avis de la direction de santé publique». «C’est sûr qu’on va insister pour que, pendant toute activité familiale dans les parcs, fumer soit interdit», précise-t-il.
L’arrondissement de Saint-Laurent a déjà réglementé pour qu’il soit interdit de fumer du cannabis dans tous les lieux publics et d’autres villes liées, comme Ville Mont-Royal, Hampstead, Côte-Saint-Luc et Montréal-Ouest, qui ont aussi restreint l’usage dans le domaine public. La règlementation sur l’île est ainsi morcelée.
Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, fait aussi état d’«échos positifs des citoyens» depuis le 17 octobre. «On est dans une période où les diverses règlementations municipales sont en train d’être adoptées. Il y a un processus d’éducation qui est en train de se faire», soutient-il, ajoutant ne pas avoir encore fait de bilan avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), deux semaines après l’entrée en vigueur du règlement.
Le SPVM a refusé de commenter pour l’instant cette règlementation morcelée. Un bilan est prévu «à la fin de l’année» pour «avoir plus de données probantes», a répondu le service des relations de presse à Métro.