Le RCLALQ exige une réforme de la Régie du logement
Des organismes de défense des droits des locataires souhaitent que la Régie du logement serre la vis aux propriétaires et les empêche de procéder à des expulsions pour maximiser leur profit.
«On revient à la charge et on martèle la même chose chaque fois parce que pour l’instant, il n’y a eu aucune volonté politique de changer les choses», a expliqué jeudi le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Maxime Roy-Allard
Chaque année, ce sont des milliers de locataires qui reçoivent des avis de reprises de logement et d’évictions leur indiquant de quitter leur appartement à la fin de leur bail. La RCLALQ compile les avis des locataires qui viennent chercher de l’aide dans un comité logement. Un échantillon de 139 demandes leur a permis de conclure que 60% d’entre eux habitaient leur logement depuis au moins 10 ans.
«Les locataires qui sont là depuis longtemps paient souvent moins chers que la moyenne», a souligné M. Roy-Allard.
Présente lors de la conférence de presse, Mary Antico, une résidente de Parc Extension, a raconté son «cauchemar». Après son ancien propriétaire, c’est son propriétaire actuel qui lui met de la pression pour qu’elle quitte sont logement. «Il y a une lacune dans le système. Je me sens impuissante», a déploré Mme Antico.
Les hausses de loyer sont très importantes dans Parc Extension où elles atteignent les 7%. Le phénomène est aussi présent dans d’autres quartiers de la métropole. «Ça s’est vu dans les dernières années dans le Plateau et Petite-Patrie et on voit que ça s’étend dans Villeray, Côte-des-Neiges et même Hochelaga-Maisonneuve», a relaté Maxime Roy-Allard. Selon lui, cette situation contraint les locataires à se reloger dans des logements insalubres ou trop petits.
Parallèlement à une réforme complète, le RCLALQ réclame l’interdiction des évictions pour fins de subdivision, agrandissement et changement d’affectation. L’organisation souhaite aussi que les reprises de logement soient interdites lorsque le taux d’inoccupation est inférieur à 3%, comme c’est le cas présentement dans diverses régions de la province. Une augmentation des indemnités versées aux locataires est aussi demandée.
Le RCLALQ estime qu’il est difficile de savoir si le nouveau gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) sera ouvert à leurs revendications.
«La CAQ ne s’est pas prononcé sur le sujet des logements. De notre côté, la demande a été faite pour rencontrer la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest. C’était supposé avoir lieu avant Noël. On a un peu perdu espoir, mais ça se fera peut-être après», a-t-il laissé tomber.