Escaliers mécaniques: la STM face à un «défi d’approvisionnement»
La question de l’accessibilité universelle a fait l’objet de virulents débats lundi et mardi au conseil municipal, quelques jours après que la Société de transport (STM) ait confirmé que huit des 24 escaliers mécaniques devant être entretenus ou reconstruits l’an dernier ne l’avaient finalement pas été.
Un contrat de 24 M$ qui liait la société de transport à l’entreprise Global Tardif a été résilié le 30 novembre dernier, devant une «incapacité» du contracteur à «achever les travaux prévus».
Pour la conseillère du district de Louis-Riel, Karine Boivin Roy, «tout cela ne répond pas à la problématique, à savoir que les escaliers mécaniques ont besoin d’être remplacés et non seulement réparés ou entretenus», a-t-elle laissé entendre mardi, lors d’une séance ordinaire du conseil municipal.
Selon elle, la situation est d’autant problématique «que les stations visées par le contrat sont très achalandées, de Saint-Michel jusqu’à Côte-des-Neiges en passant par Jean-Talon». «Il y a des délais importants, donc pourquoi n’y a-t-il toujours pas d’appel d’offres qui a été publié [pour trouver un autre soumissionnaire]?», s’est aussi questionnée l’élue.
Appelé à réagir, le responsable des transports au comité exécutif, Éric Alan Caldwell, a convenu que la STM fait face «à un problème d’approvisionnement». «Pour avoir ces fameux contrats, il y a des défis qu’on a sur la réponse du marché et l’encadrement des firmes soumissionnaires, a-t-il laissé entendre. On travaille avec la STM pour trouver des solutions plus agiles et plus souples.»
Or, hormis ce problème d’approvisionnement, la question de l’accès facile aux escaliers doit aussi être discutée, dit Mme Boivin Roy.
«Un escalier mécanique arrêté dans une station n’est pas nécessairement brisé ; il suffit de s’adresser à un guichetier pour que l’arrêt de service soit réglé rapidement. Ça m’interroge. Est-ce que l’administration trouve acceptable que la STM ne s’assure pas en bon temps de l’accès à des escaliers, surtout pour les aînés et les personnes limitées dans leurs déplacements?» -Karine Boivin Roy, conseillère de Louis-Riel
Sur ce point, M. Caldwell a rétorqué à son homologue qu’il s’agit d’enjeux opérationnels «où on doit collectivement s’améliorer, et où les procédures et les façons de la STM doivent aussi s’améliorer». «On aura l’occasion de faire un suivi plus précis» avec la société de transport, a-t-il certifié.
Jointe par Métro, la porte-parole de la STM, Amélie Régis, confirme que l’organisation est «à évaluer ses options pour la suite des choses» dans le dossier des escaliers mécaniques.
«Les autres escaliers visés par des remplacements sont toujours fonctionnels. Nous continuons de les entretenir pour qu’ils puissent fonctionner de façon sécuritaire», a-t-elle ajouté, soulignant qu’au moment de la fin du contrat, des travaux avaient toujours lieu aux stations Édouard-Montpetit, Jean-Talon et Côte-des-Neiges «sous la responsabilité» de Global Tardif.
D’après Mme Régis, «la STM a déjà pris les moyens nécessaires pour finaliser les travaux entrepris», d’autant plus que le chantier était déjà terminé à certains endroits, notamment à la station Saint-Michel.
«Effectivement, il y a des retards», avait également reconnu M. Caldwell, lundi, à propos des ascenseurs dans le métro, dont le réseau n’est «pas conçu pour y mettre des ascenseurs», selon lui. Répondant à une question d’un citoyen, l’élu avait toutefois assuré qu’un «génie formidable» est déployé pour trouver des solutions.
À terme, l’accessibilité est visée dans toutes les stations du réseau de métro de la STM, particulièrement là où le transport modal est le plus important. La station PIE-IX, qui logera entre autres un point de service du Service rapide par bus (SRB), sera l’une des priorités à ce chapitre.