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Valérie Plante est ouverte à la création de quartiers sans voiture «à long terme»

Des Insulaires s’inquiètent du trafic qui sera généré à L’Île-des-Sœurs. 
Du trafic. Photo: AFP/Relaxnews

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, est ouverte à la création de quartiers sans voiture «à long terme». Un expert estime toutefois qu’il serait plus judicieux de compenser les émissions de gaz à effet de serre des automobilistes au lieu de les bannir de certains secteurs.

«De faire des secteurs carboneutres, comme on les appelle, c’est définitivement quelque chose qu’on envisage, mais sur du moyen ou long terme», a déclaré Mme Plante ce matin en entrevue avec Paul Arcand au 98,5 fm

La mairesse était appelée à élaborer sur les mesures qui devront être mises en place dans les prochaines années pour atteindre la cible de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 de la métropole.

«Un quartier zéro carbone, comme on en voit à Londres par exemple, oui c’est possible à Montréal, absolument. Mais ça doit se faire de façon graduelle et moi, je veux accompagner les citoyens dans cette aventure-là.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

La possibilité que Montréal mette en place une telle mesure ne date pas d’hier. Déjà, en 2010, des experts se sont penchés sur la possibilité de créer des quartiers sans voiture à Montréal. 

Pétition pour un Vieux-Montréal sans voiture

Le nombre de voitures et de camions légers est en augmentation constante dans la métropole depuis plusieurs années. En 2017, plus de 968 000 véhicules étaient en circulation sur l’île de Montréal, soit environ 115 000 de plus qu’en 2004.

En mai dernier, une pétition chapeautée par une quinzaine d’organismes et d’associations réclamait la création d’une zone réservée aux transports actifs dans le Vieux-Montréal. Elle a recueilli 1250 signatures jusqu’à présent.

L’exemple du Vieux-Montréal

Pierre Barrieau, qui est chargé de cours dans plusieurs universités montréalaises, craint que l’aménagement de quartiers sans voiture rendent ceux-ci inaccessibles à certains Montréalais.

«Un des grands problèmes qu’on a, c’est que nos transports collectifs sont très bons pour aller au centre-ville. Mais quand on doit faire d’autres déplacements, ça devient très difficile, voire impossible», évoque-t-il.

M. Barrieau fait ainsi référence aux Montréalais qui travaillent en banlieue et aux familles qui comptent plusieurs enfants en bas âge.

«Est-ce qu’on veut dire à ces gens-là qu’ils ne peuvent pas aller vivre dans ce quartier?», questionne-t-il.

«S’il y a un hôpital, est-ce qu’on est prêts à dire que le quartier doit être bâti uniquement sur des modes de transports actifs? Il faut être sérieux.» -Francesco Miele, porte-parole en matière d’environnement pour Ensemble Montréal

Planter des arbres

Le porte-parole en matière d’environnement pour Ensemble Montréal, Francesco Miele, se montre favorable à la mise en place de mesures pour limiter la voiture dans certains quartiers.

«De là à dire que sur deux kilomètres carrés, il n’y aura pas de véhicules, je pense qu’on peut trouver des alternatives à ça, a-t-il toutefois déclaré. Il y a différents moyens de contrer l’utilisation de l’auto-solo et ce n’est pas en étant radicaux en l’éliminant d’un coup sec.»

Selon M. Barrieau, la Ville pourrait, par exemple, mettre en place un système de compensation des émissions de polluants des voitures dans certains quartiers. Les émissions de GES des véhicules dans ces secteurs pourraient être compensées par la plantation d’arbres, estime-t-il.

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