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Grève du climat: «Notre confiance est en train de s’épuiser», disent les écologistes

Le porte-parole de La Planète s'invite au Parlement, François Geoffroy Photo: Josie Desmarais/Métro

Une panoplie d’organismes environnementaux, communautaires, étudiants et syndicaux se sont donnés rendez-vous vendredi dès 9h30, dans le jardin du Monastère au Musée des Hospitalières, à peine deux heures avant le début de la Grève du climat. Plus de 300 000 personnes sont attendues dès midi au monument George-Étienne Cartier, sur le Mont-Royal.

«En 40 ans, aucun gouvernement, ni du Québec ni du Canada, n’a su présenter un plan de transition crédible. Notre confiance est en train de s’épuiser, et notre patience aussi», a lancé le porte-parole du regroupement La Planète s’invite au Parlement, François Geoffroy.

Si les lobbys pétroliers «sont puissants et ont de l’argent», la population «a le nombre», a-t-il martelé, disant espérer que les élus entendront cette fois le message et poseront des actions «concrètes» et immédiates pour l’environnement.

L’instigateur du Pacte pour la transition, Dominic Champagne, s’est fait catégorique. «Notre camp, c’est celui de Greta Thunberg, celui de la science», a-t-il indiqué. «On ne peut pas continuer de s’enfoncer dans le pétrole et le gaz et prétendre qu’on va être la batterie verte du monde entier», a-t-il aussi considéré.

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Montréal

Même son de cloche pour la responsable de Fridays For Future (FFF), Ève Grenier-Houde, dont l’organisme a organisé 14 manifestations environnementales depuis février dernier.

«La crise climatique touche tout particulièrement nous, les adolescents et les enfants. Nous vivrons, si rien n’est fait, les pires scénarios prévus par la science.» -Ève Grenier-Houde

Elle somme les administrations de la mairesse Valérie Plante ainsi que celles des premiers ministres François Legault et Justin Trudeau à «assurer notre avenir». «Ce mouvement nous a permis de garder espoir, mais vous avez le devoir aujourd’hui de changer les choses», a-t-elle sommé.

La jeune militante Greta Thunberg a profité de sa tribune pour répliquer à ses critiques.

«Nous menaçons leur vision du monde ou leurs intérêts, et on devrait prendre ça comme un compliment d’avoir tellement d’impact que les gens veulent nous réduire au silence. Nous sommes devenus trop dérangeants et les gens ne savent plus quoi faire, alors ils essaient de nous faire taire», a-t-elle lancé.

Greta Thunberg a donné un discours avant le début de la marche.

Si la transition énergétique est bel et bien nécessaire, celle-ci doit être bien pensée et appliquée, soutient la porte-parole de La Planète s’invite dans le communautaire, Caroline Toupin. «On refuse que la transition soit néolibérale, qu’elle profite aux riches au détriment des plus pauvres», a-t-elle dit, plaidant pour des mesures «drastiques et urgentes» qui tiendront aussi compte de la justice sociale.

«Tout le monde ici fait l’expérience directe d’une planète qui se réchauffe, d’un monde qui succombe à nos excès», a renchéri la responsable du Projet Réalité Climatique, Andrée-Anne Parent.

VOYEZ LE DISCOURS DE GRETA THUNBERG ICI

Des dizaines de manifestations doivent aussi avoir lieu à Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke et dans plusieurs autres villes de la province.

Des entraves, des hausses d’achalandage

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déployé un important dispositif de sécurité devant, sur les côtés et derrière la foule. Jeudi soir, l’organisation avait aussi prévenu la population sur les réseaux sociaux qu’un «grand nombre de participants attendu» rendrait particulièrement difficile la circulation entre les rues Berri, Peel, Saint-Joseph et de la Commune.

La Ville de Montréal a convié en matinée la population à bien planifier ses déplacements pour éviter tout débordement.

Des fermetures «majeures» ont dû être réalisées pour laisser la foule circuler. L’axe Bonaventure/Robert-Bourassa a notamment été fermé en début de matinée, entraînant d’importantes répercussions sur le réseau routier et celui du transport collectif.

Jeudi, Mobilité Montréal prévoyait déjà «une forte hausse d’achalandage» sur les lignes orange, verte et jaune du métro de Montréal. Le métro, le bus ainsi que les BIXI (entre 9h et 15h) sont gratuits en cette journée de grève pour le climat.

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