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Une carrière six pieds sous terre

Urgel Bourgie s’est installé sur le Chemin Côte-de-Liesse à la fin des années 1980. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

À l’approche de l’Halloween, les clichés entourant la mort font tranquillement surface, alors que les citoyens décorent leur maison de citrouilles, fausses toiles d’araignées et de pierres tombales. Portrait du métier de fossoyeur, méconnu de plusieurs, qui a su se moderniser dans les dernières années. 

Difficile de savoir combien de personnes reposent dans le parc commémoratif d’Urgel Bourgie – Athos, qui se trouve à l’angle de l’avenue Sainte-Croix et du Chemin de la Côte-de-Liesse. L’entreprise de services funéraires s’y est installée à la fin des années 1980.

Les fossoyeurs Sylvain Lapierre et Richard Blain travaillent depuis une dizaine d’année au parc commémoratif.

Pour les fossoyeurs de ce parc, on s’habitue à travailler dans un tel environnement. «Cette profession nous garde vraiment terre-à-terre. Ça nous ramène à la réalité», estime le vice-président au développement des affaires, Patrice Chavegros, qui y a été fossoyeur pendant six ans.

«Il n’y a pas une tonne de gens qui font ce métier. C’est un peu inorthodoxe», convient Richard Blain, qui fossoie depuis 10 ans.

Si cet emploi est méconnu pour plusieurs, diverses idées préconçues y sont toujours attachées. «Les gens vont nous dire “Comment tu fais pour faire ça, ça doit être très triste“, ce qui est faux», dit M. Chavegros. 

«Les personnes dans les cercueils, on ne les voit pas», fait savoir le fossoyeur Sylvain Lapierre.

Virage

La modernisation a fait sa place dans les cimetières au cours des années 1990. 

«Avant, on voyait le fossoyeur creuser à la pelle et au pic, aujourd’hui c’est automatisé avec des tracteurs et des pelles mécaniques», explique M. Chavegros.

Il mentionne également que la clientèle s’est tournée vers la crémation et les urnes, nécessitant de moins en moins de cercueils.

La cause écologique s’est également invitée dans le domaine des services funéraires. Certaines urnes sont plantées avec des graines et celles-ci vont germer pour former un arbre. 

L’aménagement des cimetières s’est largement métamorphosé dans les dernières années. 

«Ils se sont beaucoup socialisés, démocratisés. Aujourd’hui, le cimetière n’est plus un lieu de mort. On parle de parc-cimetière, de cimetière jardin. Ça devient accueillant, varié», explique Patrice Chavegros. Il cite notamment en exemple l’ajout de floraison et d’espaces pour enterrer les animaux.

Pour plusieurs cimetières montréalais, comme ceux de Mont-Royal et de Notre-Dame-des-Neiges, l’espace disponible pour enterrer commencerait à se faire rare.

«Il y a beaucoup de compagnies autour. Les employés viennent marcher sur l’heure du midi. Je dirais que la moitié ne savent pas qu’ils sont dans un cimetière», souligne Sylvain Lapierre.

Espace

Pour plusieurs cimetières montréalais, comme ceux de Mont-Royal et de Notre-Dame-des-Neiges, l’espace disponible pour enterrer commencerait à se faire rare, ce qui les forcera à se tourner vers la Rive-Sud et la Rive-Nord.

«Les cimetières ne peuvent plus prendre de l’expansion puisqu’ils sont au milieu de l’île», indique M. Chavegros.

Avec les nombreux préarrangements, «il y a beaucoup de terrains de vendus, mais qui n’ont rien à l’intérieur», estime Sylvain Lapierre. 

La superficie du parc commémoratif de Saint-Laurent serait d’un kilomètre carré.

Saviez-vous que…

  • Des traceurs électroniques peuvent être installés sur les pierres et les tombes. Ils permettent à la famille et aux proches de retrouver plus facilement l’endroit où repose la personne décédée

 

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