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Banlieues: l’ARTM veut réduire les «freins» au transport en commun

Transport
L'achalandage sur le réseau de la STM a «chuté» de manière importante. Photo: Archives Métro

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) souhaite réduire les «obstacles» financiers et socio-économiques au transport en commun pour les habitants de Longueuil, de Laval et des banlieues de Montréal. L’organisme, qui entamera une autre phase de consultations publiques sur la révision de sa grille tarifaire en 2020, se penchera notamment sur les tarifs.

Actuellement, un résidant de Laval ou de Longueuil travaillant sur l’île doit débourser 141$ mensuellement pour la carte TRAM. Cette carte donne accès à l’ensemble des réseaux de bus, de métro et de train du Grand Montréal. Sur l’île de Montréal, la plupart des abonnés de la STM paient 86,50$ par mois. Or, certains d’entre eux doivent également se procurer une passe TRAM.

«On reconnaît qu’il y a des asymétries assez importantes qui sont là, dont le fait de payer pour un titre spécifique ou un abonnement plus élevé, explique à Métro le porte-parole de l’organisation fondée en juin 2017, Simon Charbonneau. C’est clair qu’il faut simplifier ou fluidifier les choses pour éviter de pareilles discordances.»

S’il demeure trop tôt pour parler de mesures concrètes en transport en commun, le porte-parole assure que les préoccupations des citoyens des banlieues seront entendues lors des consultations publiques.

«C’est à ce moment-là qu’on va commencer à voir émerger des solutions», dit-il.

«L’usager va être placé au centre de la réflexion. Ce ne sera pas l’ARTM qui va prendre la décision seule dans son coin, avec ses experts.» -Simon Charbonneau, porte-parole de l’ARTM

Un système imparfait?

Appelé à réagir, le président de Trajectoire Québec François Pépin, est catégorique. Il déplore que le système de zones tarifaires soit «bien loin d’être parfait» à Montréal.

«C’est censé refléter la distance parcourue par l’usager. Or, Longueuil est à côté du centre-ville et Laval, à 20 km. Pourtant, c’est sensiblement les mêmes prix», dénonce-t-il.

Même dans un système à trois zones tarifaires – que l’ARTM envisage de plus en plus – la situation n’irait pas nécessairement en s’améliorant, juge le porte-parole.

«Ça prendrait un contrôle à l’entrée et à la sortie pour calculer un coût selon la distance, comme ça se fait déjà ailleurs. Le problème, c’est qu’on n’a pas encore la technologie nécessaire. Il faudrait changer le système au complet.» -François Pépin, président de Trajectoire Québec

En ce moment, un usager qui se rend de Saint-Eustache à Laval paie «presque le même prix» pour aller au centre-ville.

«C’est une aberration, juge M. Pépin. Le déplacement intermédiaire doit être corrigé le plus rapidement possible. Tout comme les nombreuses iniquités du réseau.»

À Berlin, le tarif local s’applique quand l’usager passe d’une zone voisine à l’autre. Un prix «régional» ajusté n’est appliqué que si le citoyen traverse deux zones. Et à Paris, le tarif est toujours le même dans le métro.

«Ça peut être une approche. Après, ça réglerait certes le problème de Longueuil et de Laval, mais pas celui du nouveau Réseau express métropolitain (REM)», envisage le spécialiste en transports.

Longueuil et Laval en faveur

Appelée à réagir, l’attachée de presse au cabinet de la mairesse de Longueuil, Alexandra Parent, s’est faite catégorique.

«Nous sommes en faveur d’une simplification qui permettra de réduire les iniquités», a-t-elle avancé, disant vouloir attendre les résultats de la consultation avant de se prononcer davantage.

Même son de cloche pour la porte-parole au cabinet du maire de Laval, Valérie Sauvé. «On ne peut qu’être en faveur de toutes les mesures qui permettraient aux Lavallois d’obtenir un meilleur prix pour leurs déplacements», a-t-elle souligné.

Vendredi, le Bureau d’enquête du Journal de Montréal révélait que le gouvernement Legault tente actuellement de simplifier les tarifs. Une formule «tout inclus» à 177$ serait envisagée.

Mais la réforme tant attendue de l’ARTM, qui devait paraître d’ici la fin 2019, a été reportée à l’an prochain.

À la Société de transport de Montréal (STM), le porte-parole Philippe Déry confirme que son organisation «participe à des tables de travail sur la tarification depuis environ un an», à la demande de l’ARTM.

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