Des oeuvres d'art pour le CHUM, non merci!

La meilleure façon de se tirer dans le pied pour un gestionnaire dans un domaine en crise, c’est de prendre un projet qui est devenu la risée de tous par la confusion, l’allongement des délais et l’explosion des coûts, puis d’y ajouter des dépenses sans impacts directs sur les usagers.

Dans l’histoire qui nous préoccupe ici, le domaine en crise est la santé, le projet, le CHUM, et le gestionnaire, Christian Paire.

M. Paire a l’intention d’intégrer l’art à l’intérieur des murs du CHUM, indiquait La Presse hier. Oui, ce CHUM annoncé il y a maintenant 10 ans, qu’on attend encore et qui a déjà déménagé «virtuellement» beaucoup trop de fois.

En fait, j’ai parlé d’oeuvres d’art, mais c’est plus large que cela. On pourrait aussi parler de danse et de théâtre. Dans le papier d’Eric Clément, M. Paire affirme vouloir aller plus loin
et «créer du lien, de l’émotion, de la liaison entre la cité et
l’hôpital». C’est beau la théorie. Avec son projet, M. Paire n’aura réussi qu’à donner une raison de plus
à la population de douter du sérieux d’un projet déjà mal en point.

Franchement, pour se donner en cible et se faire des ennemis, on ne ferait pas mieux. Voilà qui est encore pire que les clowns qu’on voulait «distribuer» aux aînés. Il ne s’agit pas ici de rejeter ou de ridiculiser le travail des artistes. D’ailleurs, Québec a déjà sa Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et public (la politique du 1%) pour favoriser le rayonnement de la culture, et c’est bien ainsi.

On ne peut pas non plus dénigrer le travail fait pour améliorer la qualité de vie des patients, ou rester insensible devant ces clowns qui décrochent un sourire aux enfants malades. Sauf qu’il y a des limites à ne pas dépasser, et des contextes à respecter…

Personnellement, j’ai passé un peu de temps dans les hôpitaux dernièrement et j’aurai encore à le faire prochainement. Un tableau au mur ou dans sa salle d’exposition fera très peu pour moi. Mais si c’était propre, aéré et avec des magazines intéressants, ça améliorerait déjà mon expérience!

Mais bon, moi et mes priorités…

(En passant, si vous n’avez jamais visité virtuellement les chambres du futur CHUM, vous pouvez le faire ici: www.chumontreal.com/chambre.)