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Blocage des trains d’exo: Plante somme Québec et Ottawa de régler le conflit

Valérie Plante
La mairesse de Montréal Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, se «désole» à son tour que des manifestants bloquent depuis trois jours la ligne Candiac d’exo. Alors que des activistes se disent prêts à poursuivre l’obstruction des rails pendant des semaines, voire des mois, la Ville somme les autorités politiques de trouver des solutions rapidement, afin de permettre aux citoyens de se déplacer.

«On voit les gens sur le quai qui s’attendent à des services de transport, mais qui n’y ont pas accès. C’est vraiment nécessaire de trouver des solutions à ce stade-ci», a martelé la chef de Projet Montréal mercredi, lors d’un point de presse à la Place Bonaventure.

Elle enjoint les gouvernements Legault et Trudeau à «s’asseoir avec les groupes» concernés dans les prochains jours pour régler le conflit.

«On ne peut pas juste laisser le problème perdurer. Ça ne fonctionne pas.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal, se disant inquiète pour la mobilité dans le Grand Montréal.

Montréal déplore que «des milliers d’usagers et de familles» voient leur quotidien «être complètement déstructuré» matin et soir, à cause de cette situation.

Exo face à la pénurie

Joint par Métro, Louis-André Bertrand, le porte-parole d’exo – qui gère les trains de banlieue – affirme qu’environ 3000 personnes sont touchées chaque jour par les interruptions de service. Exo prévoit habituellement 18 passages de trains par jour sur la ligne. Ce soir, donc, 54 départs auront été annulés depuis lundi.

Pour accommoder ses clients, l’organisme a mis sur pied des navettes spéciales vers le centre-ville. Seul hic: le manque de personnel et d’infrastructures l’inquiète.

«On est dans un contexte de pénurie de chauffeurs et d’autobus. À chaque jour qui passe où la situation ne se résolut pas, ça devient de plus en plus difficile pour nous de trouver le nombre de navettes nécessaires pour assurer le service», explique M. Bertrand.

Si pour le moment, exo utilise des bus de type «Coach», le groupe devra bientôt se tourner vers des autobus scolaires, vu la pénurie de voitures. «On ne sera pas en mesure d’offrir le même confort, mais c’est une option sur la table. C’est temporaire, donc à long terme, on ne peut pas mettre en place des navettes temporaires sur plusieurs semaines», déplore le porte-parole.

«Le système de navettes marche bien, mais le train est plus efficace, et jamais dans le trafic. Chaque jour, ce sont des temps de parcours plus élevés pour nos usagers.» -Louis-André Bertrand, porte-parole d’exo

L’organisation dit pour l’instant être «en attente» d’une décision du Canadien Pacifique (CP), qui détient les rails, pour rouvrir les voies.

Une crise en cours

Depuis lundi, à Kahnawake, non loin du pont Mercier, des protestataires continuent d’assurer une présence en bordure du chemin de fer. Des drapeaux iroquoiens et mohawk flottent au vent près d’un «feu sacré» qui brûle désormais depuis lundi, en soutien aux membres «de la communauté Wet’suwet’en».

L’an dernier, le gouvernement provincial a approuvé un projet de pipeline – le Coastal GasLink – sur le territoire non cédé de cette collectivité des Premières Nations.

Depuis, les démonstrations d’opposition au projet se succèdent sur le territoire. Au cours des dernières semaines, les relations entre la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les manifestants se sont envenimées. Partout au Canada, des blocus sur les voies ferroviaires s’improvisent.

Mardi, les gouvernements du Québec et du Canada se sont lancés la balle quant à la manière d’intervenir sur le territoire. CP possède une force policière qui agit habituellement sur les voies que la compagnie possède. Sa juridiction s’étend techniquement dans un rayon de 500 mètres autour du rail.

En collaboration avec François Carabin et Zacharie Goudreault

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