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Des militants véganes manifestent devant des magasins de vêtements à Montréal

Devant les portes d’entrée des détaillants, les manifestants ont notamment utilisé un mégaphone très puissant pour faire retentir des cris d’animaux d’élevage «piégés». Photo: Courtoisie Cassey Phaneuf

Des militants véganes ont bruyamment manifesté lundi sur la rue Sainte-Catherine devant les magasins Canada Goose, Rudsak et Mackage. Les activistes dénoncent que les Montréalais soient ceux qui consomment «le plus de produits de fourrure» parmi toutes les métropoles d’Amérique du Nord et promettent de se faire très visibles dans les prochaines semaines.

«On va continuer de se mobiliser. Du moins, tant et aussi longtemps qu’on tuera des animaux innocents pour une question de mode vestimentaire», explique à Métro le porte-parole du regroupement, Len Goldberg.

Devant les portes d’entrée des détaillants, les manifestants ont notamment utilisé un mégaphone très puissant pour faire retentir des cris d’animaux d’élevage «piégés». Une vidéo de l’action publiée sur les réseaux sociaux a été visionnée par des centaines d’internautes, lundi après-midi.

«Nous sommes en 2020. Les gens sont très au courant des souffrances animales que l’industrie engendre. En ce moment, plusieurs villes comme Los Angeles et New York envisagent de bannir le commerce de la fourrure. On pense que ces entreprises à Montréal devraient faire pareil. C’est une question de gros bon sens.» – Len Goldberg, porte-parole des activistes

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a encadré la manifestation, qui s’est terminée sans heurts ni incidents.

Un débat sur les «véganes radicaux»

Cette manifestation survient à peine quatre jours après que l’opposition officielle ait pressé l’administration de Valérie Plante de condamner les «intrusions illégales» de «véganes radicaux» dans des commerces montréalais. Une motion sera débattue à ce sujet au conseil municipal du 24 février.

Ensemble Montréal affirme avoir constaté une augmentation de ce nombre d’incidents dans la métropole.

«On voit un nombre grandissant d’incidents et d’intrusions illégales par différents groupes et individus, notamment sur l’enjeu du véganisme», avait expliqué à Métro le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, lors d’une entrevue tenue jeudi dernier.

Des points de vue opposés

Le mois dernier, des militants pour les droits des animaux ont commis des actes de vandalisme ou ont manifesté à l’intérieur de différents restaurants connus de la métropole. Parmi ces commerces, on compte les restaurants Manitoba et Joe Beef. Ce dernier a été la cible de membres du groupe Direct Action Everywhere, qui ont franchi les portes du commerce pour y scander des slogans.

«La consommation de viande est un choix individuel», rappelle M. Perez, qui ajoute que le droit de manifester ne peut justifier des actes illégaux. «Quand on rentre dans l’espace privé, dans les commerces, ça devient illégal», dit-il.

Appelé à réagir sur le sujet, Len Goldberg n’en revient pas qu’un élu municipal affiche cette position. «C’est très bizarre que l’opposition veuille démoniser des gens qui essaient simplement de faire cesser la violence animale. Je ne peux pas imaginer qu’une ville progressiste comme Montréal soutienne ça», dit-il.

M. Goldberg défend l’action «légitime» des militants véganes présents avec lui devant les magasins. Son groupe envisage par ailleurs de rencontrer Lionel Perez à ce sujet dans les prochains jours. «On veut lui faire comprendre notre point», indique le militant.

La Ville reste prudente

Interpellé au sujet de la motion de l’opposition, la semaine dernière, le cabinet de la mairesse Valérie Plante s’est montré prudent.

«Il va de soi que nous dénonçons les gestes illégaux tels que le vandalisme», a d’abord indiqué l’attachée de presse, Catherine Cadotte.

Or, l’avis de motion initial crée, selon elle, «des associations dangereuses et improductives entre le véganisme et la radicalisation», a-t-elle fait valoir.

L’administration Plante affirme qu’elle proposera «des modifications» à la motion. L’objectif serait que les élus municipaux puissent «dénoncer les gestes illégaux sans créer d’amalgames».

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