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STM: le président du syndicat suspendu, des employés débraient

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Un garage de la STM Photo: Yves Provencher/Métro

Plusieurs employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) ont quitté leur poste jeudi, alors que le président de leur syndicat, Gleason Frenette, a été suspendu pour une seconde fois en quelques mois pour motifs «d’intimidation et de violence verbale». Le principal intéressé, lui, dit vouloir remettre les pendules à l’heure.

«La vérité, c’est que ça fait un mois qu’on a des discussions avec la direction pour la mise en place des mesures de distanciation sociale. Ils ne sont pas proactifs. Ils ne mettent pas en place les actions nécessaires. On est obligé de faire des arrêts de travail pour que ça bouge», explique à Métro le président du Syndicat du transport de Montréal.

M. Frenette affirme que la direction de la société de transport tente de le réduire au silence. Et ce, même si plusieurs salariés demandent que des mesures supplémentaires soient mises en place.

«Ils ont décidé qu’ils n’aimaient plus mon discours, que j’étais alarmiste, que je mettais la peur dans la tête des membres. Ils menacent même de me congédier si je récidive.» -Gleason Frenette, leader syndical à la STM

Après l’annonce de la suspension du président, les employés de plusieurs garages ont manifesté leur mécontentement dans les garages, avant de quitter leurs postes. «Ce n’est pas seulement qu’ils sont sont lents à réagir pour mettre en place des mesures. Ils commencent à en supprimer en plus. Ça crée beaucoup de grogne chez nos membres», dit le principal intéressé.

«Ça fait un mois que la pression monte», réitère-t-il au bout du fil. Il souligne que les travailleurs veulent des réponses et des actions concrètes pour assurer leur sécurité au quotidien.

Manifestation «illégale», juge la STM

Dans une déclaration transmise jeudi après-midi, la STM offre une toute autre version des faits. «Certains employés d’entretien, et non l’ensemble, ont décidé de débrayer illégalement à la suite de cette suspension. Les débrayages sont circonscrits à quelques lieux de travail. Les gestionnaires discutent avec les employés pour leur retour au travail», indique-t-on.

L’employeur a envoyé une mise en demeure au syndicat à ce sujet. Il n’exclut pas de faire «rapide appel au Tribunal administratif du travail». Les chauffeurs et les opérateurs de métro ne sont pas inclus dans ce litige, toutefois.

Concernant les mesures sanitaires, le porte-parole de l’organisation, Philippe Déry, indique que «depuis le début de la crise, nous nous assurons de suivre les recommandations des autorités de santé publique» pour assurer des conditions de travail sécuritaires. Cela inclut la distanciation physique. Mais aussi la désinfection de tous les lieux de travail, l’isolement préventif d’employés et «l’adaptation des méthodes de travail», dit-il.

«Nous avons mis en place ces mesures de précaution dans les meilleurs délais. Les rares exceptions s’expliquent par la nature même du travail des employés ou alors l’organisation de leur milieu de travail.» Philippe Déry, porte-parole de la STM

Enfin, pour justifier la suspension de M. Frenette, la société affirme avoir appliqué ses règles internes. «Il s’agissait de propos inacceptables allant à l’encontre de la politique de tolérance zéro en ce qui concerne l’intimidation ou la violence verbale envers les employés», ajoute M. Déry. Il ajoute que vu les précédents, «une gradation de la mesure a été appliquée». Cette fois, le leader syndical sera suspendu pendant 25 jours. Il l’avait été pour dix jours, la dernière fois.

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