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Déconfinement : pas au détriment de la santé, assure Chantal Rouleau

voies réservées Chantal Rouleau
La ministre déléguée aux transports et responsable de la métropole, Chantal Rouleau. Photo: Josie Desmarais/Métro

À deux semaines du déconfinement prévu de la région métropolitaine, la ministre Chantal Rouleau insiste, le gouvernement maintient le cap, mais la réouverture de l’économie ne se fera pas au détriment de la santé des Montréalais.

« Dans certains cas, c’est une question de vie ou de mort, et on ne peut pas se permettre ça », martèle la ministre responsable de la métropole et de la grande région de Montréal.

Pourtant, le retour à une certaine vie commerciale demeure un objectif prioritaire pour le gouvernement Legault. « On ne veut pas perdre de temps, tout le monde veut revenir à une certaine normale », avoue celle qui est aussi députée de Pointe-aux-Trembles.

Pour retrouver cette normalité, il faudra d’abord que la population reprenne confiance, ce qui est loin d’être acquis.

En effet, les inquiétudes quant au déconfinement progressif de Montréal se font entendre : des syndicats du milieu scolaire pensent qu’il est trop tôt pour rouvrir les écoles, des travailleurs se disent angoissés quant à un retour au travail et les transports en commun sont encore boudés.

«  On a un plan assez costaud », répond Chantal Rouleau, insistant sur le fait que rien n’est encore coulé dans le béton.

Prenant exemple du report de la réouverture des commerces montréalais, elle explique que le gouvernement « se donne un délai de deux semaines pour contrôler au mieux la situation ».

Qualifiant les éclosions de COVID-19 dans les secteurs du nord-est de Montréal de « situations préoccupantes », la ministre rappelle que tant que les « règles édictées par la santé publique » ne seront pas respectées, un déconfinement progressif ne sera pas possible.

Parmi ces règles, on compte, en plus d’un contrôle de contagion, « la reprise et le maintien du contrôle dans les CHSLD, la mise en place des de mesures de précaution dans lieux de travail incluant les commerces (…) conserver la discipline et avoir la capacité de réaliser les tests de dépistage », explique Chantal Rouleau.

Du chemin reste donc à parcourir pour juguler les situations dans les CHSLD ou encore aplatir une courbe épidémique qui peine à se stabiliser.

C’est pour ces raisons en partie que des cliniques de dépistage mobiles et des campagnes de communication ont vu le jour.

Relancer les transports

Le retour à une vie économique complète approche, mais Chantal Rouleau prévient : «  on ne pourra pas retourner là où on était avant ».

Il y aura des « changements profonds qui vont être faits dans notre façon d’être, de travailler et de vivre », énumère-t-elle. Et aussi de se déplacer.

Mme Rouleau concède qu’il faudra retrouver la confiance des citoyens afin de les convaincre de reprendre les transports en commun. Pour le moment, elle a peu de réponses concrètes à leur offrir.

« La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, travaille avec les sociétés de transport et les syndicats pour déterminer quels sont les critères qu’il faut appliquer aux transports en commun, tant pour les usagers que pour les employés », explique la ministre déléguée aux transports. Pour le moment, impossible de connaître ces critères, Mme Rouleau précise que ce guide de la CNESST devrait être reçu prochainement.

« Aujourd’hui, on ne peut pas dire si le couvre-visage sera imposé [par exemple], quand on recevra le guide, ce sera plus clair », pense-t-elle.

Alors que ces questions à court terme demeurent pour le moment sans réponse, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pense déjà à la relance à plus longue échéance. Elle a récemment proposé au gouvernement un plan qui se chiffre à 9,2G$. Il prévoit notamment d’accélérer les processus de décisions pour les grands projets de transport en commun. « On va prendre rapidement connaissance de toutes leurs propositions et on pourra en parler de manière plus éclairée », insiste la ministre, sans faire de commentaire sur les propositions.

Une ministre absente ?

Bien qu’elle soit responsable de la métropole, région la plus fortement touchée par la pandémie, Chantal Rouleau n’occupe pas le devant de la scène depuis le déclenchement des mesures d’urgence.

Cela lui a valu d’être épinglée par Pierre Arcand, chef de l’opposition libérale, qui a soutenu en conférence de presse que la ministre se fait « discrète » depuis le début de la crise.

« Je ne sais pas quelle mouche l’a piqué », lance la ministre, ajoutant tenir régulièrement des rencontres avec les élus de la Ville de Montréal. « M. Arcand ne s’y est présenté qu’une fois, hier [le 4 mai, NDLR] ».

« Mais moi, quand je sors, je n’appelle pas les caméras », sourit-elle.

Mme Rouleau assure multiplier les rencontres avec des élus de tous les paliers, avec les CIUSSS et faire partie de l’équipe de relance du gouvernement. Au cours desquelles elle se rend bien compte des dégâts causés par la crise, dans la région de Montréal et ailleurs au Québec.

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