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REM de l’Est: entre questionnements et farouche opposition

Les manifestants ont marché dans Mercier pour dénoncer le projet proposé du REM. Photo: Coralie Hodgson/Métro Média

Alors que CDPQ-Infra tenait des rencontres de relations publiques pour répondre aux questions des citoyens dans trois lieux publics de l’Est de Montréal, une manifestation organisée par le Collectif en Environnement Mercier-Est (CEM-E) se mettait en marche pour exprimer leur farouche opposition au tracé aérien du projet de REM de l’Est.

Les manifestants se sont donné rendez-vous au parc Pierre-Tétreault. Leur demande? Que le gouvernement stoppe et réévalue ce projet «pendant qu’il en est encore temps». 

«Un REM aérien dévitaliserait nos quartiers. D’un point de vue du transport collectif, ça va vider les finances de la Société de transport de Montréal et d’autres services. L’idée, c’est de montrer qu’il y a un mouvement qui se montre contre le REM», soutient Daniel Chartier, vice-président et porte-parole du CEM-E pour les transports collectifs.  

Le CEM-E demande également que l’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM) soit mandatée pour procéder aux études requises pour ce projet de transport collectif et qu’elle soumette le meilleur scénario à une consultation publique. 

Comme d’autres manifestants, Christian Lemire déplore que le tracé proposé dans le quartier soit en transit sans offrir réellement de desserte aux résidents du secteur et dédouble les services de transports existants, comme la ligne verte du métro. «Ce n’est pas un projet structurant. La CDPQ ne pense pas aux citoyens, à l’impact sur l’esthétisme.» 

«On n’en veut pas de cette horreur dans notre face. Ils devraient plutôt continuer la ligne de métro en sous-terrain», martèle Ginette Blais. Julie « veut que ça passe en sous-terrain, ou pas du tout. En aérien, aux deux trois minutes sans cesse, proche des maisons… On a de jeunes enfants, on veut s’entendre parler, dormir sans vibrations.»  

Intégration urbaine

Virginie Cousineau, directrice affaires publiques de CDPQ Infra et porte-parole du REM de l’Est, reconnait que beaucoup d’inquiétudes touchent les impacts visuels et les nuisances sonores. Elle rappelle dans un entretien téléphonique qu’un comité d’experts se penche présentement sur l’intégration urbaine et architecturale du projet. 

Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, s’est rendu à la manifestation. «La valeur ajoutée du projet est faible, alors que les conséquences environnementales sont catastrophiques. (…) Ce projet pose problème partout. C’est une dépossession démocratique. On est en train de dire aux gens, vous payez des taxes et des impôts, mais les choix ne sont pas en fonction de vous, mais des profits.»   

Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve pour Québec solidaire, y était aussi. « Cette bataille contre le REM de l’Est, la seule manière de la gagner c’est si on se tient ensemble. (…) Si les partis politiques se mettent de la partie, on va être capable de dire à la Caisse que le REM de l’Est est une mauvaise solution à un vrai problème.» 

Le maire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, était également présent.

Rencontres citoyennes

Cinq kilomètres à l’est, à la Place du Village de Pointe-aux-Trembles, CDPQ Infra tenait plus tôt une rencontre avec les citoyens pour répondre à leurs questions. La majorité de ceux rencontrés se réjouissent du projet dont la mise en service est prévue pour 2029. 

Mathieu Bordeleau est «100% d’accord avec le projet» attendu depuis longtemps. Pierre croit que le projet sera bon pour l’industrie dans le secteur et affirme adorer les trains aériens pour admirer la ville de haut. Pour sa part, André Doyon voulait «un autre son de cloche», déplorant que les médias ne relaient que du négatif sur le REM, une structure qui augmentera l’utilisation du transport collectif. 

Néanmoins, certains comme Pierre Bleau ont exprimé leur désaccord. «On est revenus 40 ans en arrière. Je félicite la firme d’architecte qui a quitté le projet», déplore l’ingénieur de formation. 

Encore plusieurs questions sans réponse 

Bien qu’il se dise favorable au projet, Benoit Boucher s’inquiétait pour sa part de l’intégration urbaine du REM. «Si c’est massif comme dans l’ouest, ça n’a pas de bon sens. Je ne vois pas comment on peut installer les infrastructures sans perdre de voies».  

Mathieu Bordeleau souhaitait pour sa part savoir comment les travaux sur Sherbrooke affecteront le secteur dans les prochaines années. Or, les « experts du REM » n’avaient selon ses dires encore peu d’information à lui communiquer à cet effet.  

Virginie Cousineau soutient que CDPQ Infra travaille actuellement à définir l’implantation de la structure aérienne sur le long de la rue Sherbrooke. «C’est un dossier auquel on travaille avec la ville de Montréal et le comité d’experts indépendants». Un aperçu pourra être présenté aux citoyens au début 2022.

D’autres rencontres citoyennes sont prévues samedi prochain dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

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