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Obtenir une «12e année» de l’Ontario, ici au Québec, pour éviter la loi 96

Photo: iStock/DGLimages

Une école privée de l’Ouest-de-l’Île, l’Académie Kuper, offrira dès l’automne 2023 la possibilité d’obtenir la «12e année» du système scolaire ontarien, une option qui permet d’éviter les nouvelles exigences de français imposées aux cégeps anglophones par la loi 96. Cette option, qui existe déjà dans plusieurs collèges, gagne en popularité.

La nouvelle a d’abord été rapportée lundi par le réseau Global. Dans une lettre adressée aux parents, la directrice Joan Salette écrit que «les cours seront offerts en présentiel à l’Académie Kuper par des enseignants qualifiés et soutenus par une forte composante en ligne». Elle indique également qu’un conseiller pédagogique accompagnera les étudiants autant dans la sélection de leurs cours que dans les processus de demandes d’admission dans les diverses universités «du monde entier».

Toujours selon cette lettre, aussi publiée sur la page Facebook de l’établissement scolaire de Kirkland, trois concentrations seront offertes lors de cette 12e année: sciences, commerce et sciences sociales.

Au moment d’écrire ces lignes, la directrice de l’établissement, Joan Salette, n’avait pas donné suite à la demande d’entrevue de Métro. Au réseau Global, elle a expliqué que l’adoption de la loi 96 par Québec a devancé le projet de 12e année. Cette loi prévoit notamment que les étudiants des cégeps anglophones doivent réussir trois cours additionnels de français.

En obtenant un diplôme d’études secondaires de l’Ontario, les étudiants pourront aller directement à l’université sans passer par le cégep, moyennant quelques cours d’appoint.

La 12e année de plus en plus populaire

L’option d’effectuer une 12e année pour avoir l’équivalence ontarienne gagne en popularité dans les écoles privées du Québec, surtout du côté anglophone. Le Lower Canada College offre cette option depuis belle lurette, mais depuis quelques années d’autres collèges ont rejoint les rangs. Depuis au moins six ans, dans le Grand Montréal, The Sacred Heart School, Kells Academy et North Star Academy ont tous commencé à offrir la 12e année. Certains établissements francophones, comme le Collège Bourget, offrent aussi cette option.

Du côté du réseau public, la Commission scolaire English-Montréal dit «avoir discuté» d’une telle éventualité. Toutefois, «rien n’est prévu à l’heure actuelle», a assuré le gestionnaire, marketing et communications de l’organisation, Michael J. Cohen. Quant à la Commission scolaire Lester-B.-Pearson, elle n’a pas de plan en ce sens, confirme le porte-parole Darren Becker.

La popularité de la 12e année inquiète le ministère de l’Éducation.

«Ces programmes de 12e année ne sont pas autorisés ni par le ministère de l’Éducation, ni par celui de l’Enseignement supérieur. Ainsi, la qualité de ces programmes n’est pas du tout encadrée, et le Québec ne décerne aucun diplôme pour eux. […] Cela envoie enfin un très mauvais message par rapport au réseau collégial québécois francophone et anglophone, qui offre une formation préuniversitaire et technique d’une excellente qualité», affirme Bryan St-Louis, responsable des relations de presse à la fois au ministère de l’Éducation et au ministère de l’Éducation supérieure, dans un échange courriel avec Métro.

Contacté par Métro, le cabinet du ministre responsable de la loi 96, Simon Jolin-Barrette, n’a pas souhaité commenter l’affaire.

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