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Hausse de 12,5% des signalements à la DPJ

Photo: Archives, Métro

Les directrices de la protection de la jeunesse (DPJ) des CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Assunta Gallo et Linda See, ont présenté leur 19e bilan annuel sous le thème «J’aimerais vous dire». Elles ont recensé une hausse de 12,5% des signalements pour l’année 2021-2022 en comparaison de l’année précédente.

Les DPJ ont traité 132 632 signalements, soit 363 situations relatives à des enfants chaque jour. Par rapport à l’année précédente, cela représente 40 enfants de plus chaque jour.

Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a enregistré une hausse de 8,21% des signalements sur son territoire, et le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, une augmentation de 16,39%.

Notre intervention doit redevenir une mesure exceptionnelle […] Je vous demande comme un cri de cœur, écoutons-les, c’est un geste qui parle.

Assunta Gallo

«12,5% de hausse est une hausse remarquable, c’est clair que c’est préoccupant […] En soi, ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, cela veut dire que, comme société, on devient une société bienveillante», a expliqué Assunta Gallo.

La négligence représente le premier motif de signalement à la DPJ, suivi des abus psychologiques et des abus physiques.

«Chaque jour, de plus en plus d’enfants et d’ados présentent des troubles anxieux ou d’adaptation majeure, ils sont en détresse», a indiqué Assunta Gallo.

Une baisse des signalements retenus

Bien que la quantité de signalements ait augmenté au cours de l’année précédente, le nombre de signalements retenus enregistre une baisse de 2,3%. Sur l’ensemble des signalements reçus, 43 688 ont été retenus, pour un taux de rétention de 33%.

La porte d’entrée pour les appels demeure encore la DPJ, alors ça doit devenir de nouveau la mesure exceptionnelle […] C’est quand même un filet de sécurité qu’on met autour des enfants.

Assunta Gallo

De nombreux signalements seraient ainsi effectués auprès de la DPJ puis redirigés par la suite vers les services appropriés.

«Les familles viennent à notre porte, car elles ne savent pas où aller», a expliqué Linda See. Elle a comparé la situation à celle des urgences hospitalières, où de nombreuses personnes sollicitent les services, alors qu’elles auraient juste besoin d’aller dans une clinique à la place.

Pénurie de main-d’œuvre au sein de la DPJ

Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal compte actuellement 82 intervenants pour réaliser des évaluations de signalement, soit 19 employés de moins que le «bassin habituel».

«Quand on n’a pas suffisamment d’intervenants, les listes d’attente s’allongent», a lancé Assunta Gallo. Au total, 463 enfants sont en attente au CIUSSS du Centre-Sud.

Ce dernier a enregistré une hausse de 23% des «codes 1 et 2», lesquels désignent les cas les plus urgents. La pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation des cas urgents viennent augmenter les listes d’attente.

Selon Linda See, les DPJ ont de la difficulté à recruter des professionnels bilingues qui parlent notamment couramment anglais. Pour remédier à cette pénurie, les DPJ prévoient recruter en dehors du Québec.

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