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Des activistes s’enchaînent à un pipeline de Montréal, exigent sa fermeture

Des activistes prennent les grands moyens pour exiger la fermeture de la ligne 9B, pipeline passant par l’est de Montréal. Des membres du collectif Antigone se sont enchaînés à des installations du géant de l’énergie Valero au petit matin, mercredi. D’autres se sont positionnés devant l’entrée des installations pour la bloquer.

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Des membres du collectif Angone demandent la fermeture d’un pipeline dans l’est de Montréal #environment #pollution #changementclimatique #montreal #montrealtiktok #tiktokmtl

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«Beaucoup de méthodes ont été essayées avec des résultats infructueux, justifie la porte-parole d’Antigone, Maude Vungok. Les gens réagissent à la hauteur de la situation d’urgence: ils sont ici par devoir moral.»

Environ une douzaine d’activistes se trouveraient sur les installations de Valero. En marge, une manifestation de soutien se tient. «Stop stop stop au pipeline 9B», chantaient en chœur la trentaine de citoyens réunis vers 4h00, mercredi matin. Ils y étaient encore, vers 7h30. Sur place se trouvaient cinq voitures de police ainsi que deux camions de pompiers.

Actions radicales, demandes concrètes

Antigone demande la diminution immédiate de la quantité de pétrole qui circule dans la ligne 9B, question de prévenir les risques de déversements dans l’eau de la région. «C’est un pipeline qui représente un risque pour plusieurs rivières, rappelle Mme Vungok. Une fuite aurait le potentiel de contaminer les ressources d’eau de millions de Québécois.»

Le collectif exige aussi l’implantation d’un réseau de détection en continu de fuites d’hydrocarbures dans les rivières de la région de Montréal. Il faut renforcer les mesures d’urgence pour protéger l’eau, et les gens qui la consomment, indique-t-on. La réalisation de tests hydrostatiques sur l’ensemble du pipeline est aussi exigée.

«Il n’y a aucun plan B pour de nombreuses stations de purification de l’eau de la région métropolitaine puisqu’elles ne sont pas conçues pour éliminer les hydrocarbures, rappelle une militante, Jesse Richman. Un déversement de pétrole lourd des sables bitumineux pourrait forcer la fermeture de ces usines pendant de nombreux jours, voire des semaines. Nous sommes en danger. La situation a de quoi nous inquiéter grandement, c’est une urgence.» 

La ligne 9B a été construite en 1976. Le flux de ce pipeline a été inversé en 2015, de sorte que le pétrole brut qui y est transporté de North Westover, en Ontario, jusqu’à Montréal. L’oléoduc traverse plusieurs rivières, dont celles des Outaouais, des Mille-Îles et des Prairies.

Des pompiers et policiers discutent, alors que des manifestants bloquent l’accès aux installations de Valero. Éric Martel-Métro

«En pleine crise climatique, on ne peut pas rester les bras croisés alors que les pétrolières enregistrent des profits monstres au détriment de la vie sur Terre, commente le militant Olivier Huard. On doit sortir de ce cul-de-sac que sont le capitalisme et l’extractivisme et miser sur un système économique plus humain.» 

Impact

Contacté par Métro, Valero explique que les actions des militants ont, pour l’instant, seulement un impact indirect sur ses installations portuaires.

«À l’heure actuelle, notre priorité est d’assurer la sécurité de nos employés et de la collectivité. Il est encore trop tôt pour savoir si cette manifestation aura un impact sur nos opérations», précise le directeur des affaires publiques pour le Canada de l’entreprise, Louis-Philippe Gariépy.

Valero espère que la situation soit «résolue paisiblement et de façon sécuritaire». Au moment d’écrire ces lignes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’avait toujours pas commenté l’affaire.

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