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Les évictions ont doublé à Montréal lors de la dernière année

Photo: Josie Desmarais/Métro

Les évictions forcées ont doublé à Montréal dans la dernière année, rapporte le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).  L’organisme a répertorié un nombre historique de reprises de logements et d’évictions à travers le Québec dans sa compilation annuelle.

Le RCLALQ a recensé 2256 cas d’évictions forcées à Montréal en 2022, contre 1040 en 2021. C’est dans le quartier de La Petite-Patrie que le plus grand nombre a été répertorié.

En l’absence de réelles mesures pour vérifier la légitimité des reprises, évictions ou travaux majeurs, cette pratique est devenue monnaie courante et fait partie d’une véritable stratégie d’investissement pour maximiser les profits.

Martin Blanchard, co-porte-parole du RCLALQ

Pour contrer ces pratiques, le RCLALQ revendique notamment un registre des loyers ainsi que des modifications législatives pour obliger tous les projets de reprise, d’éviction et de travaux majeurs à obtenir l’autorisation du tribunal.

Le Regroupement réclame également l’interdiction de tels projets lorsque le taux d’inoccupation de logement est inférieur à 3% dans une région donnée.

À l’échelle de la province, le nombre d’évictions forcées compilé par le regroupement a augmenté de 150 %, mentionne-t-on dans la compilation annuelle. La hausse est encore plus marquée dans les villes et régions hors de Montréal et de Québec, où le nombre d’évictions forcées augmente de 508 %.

La spéculation immobilière en cause

Les opérations spéculatives sont la principale cause de l’explosion des évictions forcées, constate le RCLALQ. «Le principal but, c’est de faire des flips immobiliers, donc d’acheter à bas prix et de relouer ou de revendre à un prix beaucoup plus élevé pour réaliser de grands profits», explique Martin Blanchard.

C’est pourquoi les nouveaux propriétaires ciblent des locataires à faible revenu, qui payent des loyers plus bas, précise le porte-parole. Les locataires ayant subi une éviction forcée à Montréal payent en moyenne un loyer de 807 $,  environ 100 $ sous la moyenne montréalaise, mentionne-t-on dans le rapport du RCLALQ.

À titre comparatif, le loyer moyen des logements disponibles sur Kijiji entre février et mai 2022 était de 1391 $, note l’organisme.

Les locataires évincés devront vraisemblablement débourser davantage pour se reloger. « Cet appauvrissement-là, c’est un enrichissement des propriétaires », déplore Martin Blanchard.

La compilation annuelle du RCLALQ est fondée sur les données des comités de logement membres du regroupement. L’organisme a également recensé les cas médiatisés d’évictions et de reprises de logement.

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