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Le Bloc demande la démission d’Amira Elghawaby

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, demande la démission de la nouvelle représentante spéciale du Canada chargée de l’islamophobie, Amira Elghawaby.

«Il m’apparaît clair et sans équivoque […] que Mme Amira Elghawaby ne puisse pas occuper la fonction pour laquelle Justin Trudeau l’a désignée», a-t-il affirmé en conférence de presse ce matin.

Cette déclaration survient au lendemain de la rencontre organisée entre Yves-François Blanchet et Amira Elghawaby. Bien qu’elle ait réitéré ses excuses à l’égard des Québécois.es, Mme Elghawaby n’a pas convaincu le chef bloquiste qu’elle était la personne la mieux placée pour remplir cette fonction. Le politicien a d’ailleurs laissé sous-entendre qu’il doutait de la sincérité de cette dernière.

La représentante spéciale fédérale de la lutte contre l’islamophobie se trouve dans l’eau chaude depuis sa nomination jeudi passé après que des propos tirés d’une chronique indiquant que «la majorité des Québécois [semblaient] influencés […] par un sentiment antimusulman» avaient refait surface.

Soit dans la foulée de ses propres excuses, elle admet s’être disqualifiée et elle quitte volontairement, soit le premier ministre admet son erreur et lui demande de se retirer. Dans les deux cas, j’invite Mme Elghawaby à poursuivre sa quête d’une meilleure connaissance de la société québécoise.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet

«Le Québec allait être pointé du doigt»

Pour appuyer sa demande, Yves-François Blanchet avance principalement que Mme Elghawaby «a été désignée pour occuper le poste sans consultation auprès des parlementaires et sans égard aux propos condamnables».

«Le Québec allait être pointé du doigt», a-t-il ajouté.

Il prétend également que le poste de représente spéciale du Canada est problématique en soi, car la nomination d’Amira Elghawaby serait «instrumentalisée en isolant qu’une seule des communautés victimes de racisme», la communauté musulmane en l’occurrence.

«Justin Trudeau a fait [de la nomination d’Amira Elghawaby] un instrument hostile à l’identité et aux valeurs consensuelles du Québec et ensuite un bouc émissaire […] Ainsi, le premier ministre doit renoncer non seulement à la nomination, mais à la création même d’un tel poste.»

Sur ce dernier point, il a précisé, lors de la période de questions, que bien que cette fonction puisse théoriquement être une bonne idée, en pratique, elle présente des risques.

«Justin Trudeau a choisi quelqu’un […] qui a insulté grossièrement la nation québécoise. Ce faisant, le poste venait de prendre une connotation hostile au Québec.»

«Une dérive très grave»

Yves-François Blanchet a aussi lancé plusieurs accusations au premier ministre du Canada. Selon M. Blanchet, «cette dérive très grave de créer un lien entre “islamophobie” et “laïcité”» serait imputable à Justin Trudeau.

«La dérive du mandat du Secrétariat fédéral de lutte contre le racisme est la responsabilité de Justin Trudeau. Le choix de Mme Elghawaby est la responsabilité de Justin Trudeau. Il a fait d’une institution qui devait composer avec le racisme un instrument politique qui a opposé la communauté musulmane à la nation québécoise et créé un amalgame nocif entre la laïcité et l’islamophobie.»

Ce dérapage entourant la nomination d’Amira Elghawaby illustrerait, d’après M. Blanchet, «la nécessité pour le Québec du recours préventif à la clause dérogatoire chaque fois que l’Assemblée nationale peut craindre que ces choix ne heurtent la réalité constitutionnelle canadienne. Elle révèle que sans capacité pour la nation québécoise de s’en abriter, le multiculturalisme peut être nocif pour le Québec».

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