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Des élus municipaux au «Black Caucus»?

Des élus fédéraux, provinciaux et municipaux lors de la réunion à la Maison d'Haïti Photo: Courtoisie Frantz Corvil

Plusieurs élus de la grande région de Montréal se disent en faveur de l’intégration des élus municipaux dans le «Black Caucus» canadien, un regroupement de parlementaires noirs fédéraux et provinciaux du pays.

«Je crois qu’on est un “Black Caucus”», a lancé la conseillère municipale du Vieux-Rosemont et présidente du Comité exécutif à la Ville de Montréal, Dominique Ollivier, le 18 février, alors qu’une trentaine d’élus et de sénateurs noirs étaient réunis à la Maison d’Haïti.

Cette intégration des élus municipaux au «Black Caucus» est appuyée par le député fédéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg. Ce dernier est déjà membre du regroupement, dont les élus municipaux ont été jusqu’à présent gardés à l’écart. Pourtant, dans le Grand Montréal, ils sont au nombre de 25, et pour tout le Québec, de 29.

Un «Black Caucus» inclusif

L’actuel député provincial de Viau, Frantz Benjamin, qui a effectué trois mandats de conseiller municipal dans le secteur de Saint-Michel et trois mandats de commissaire scolaire, appuie également l’idée. Avant de devenir député, M. Benjamin militait déjà en faveur de l’intégration des élus municipaux dans le «Black Caucus» canadien.

Je crois qu’il est fondamental que les élus municipaux puissent siéger au “Black Caucus” puisque la majorité des enjeux qui touchent les communautés noires relèvent des compétences municipales.

Frantz Benjamin, député provincial de Viau

Prenant la parole lors de la rencontre du 18 février, Lionel Carmant, député provincial de Taillon, sur la Rive-Sud, croit qu’effectivement, les élus municipaux doivent être intégrés au «Black Caucus». Alors qu’il était neurologue pratiquant, le Dr Carmant a ouvert des cliniques d’épilepsie en Haïti, au Mali et au Sénégal afin d’aider les plus vulnérables aux prises avec des problèmes de santé. Il dit vouloir s’impliquer davantage, au-delà des lignes de parti, afin d’aider sa propre communauté au Canada.

Le député de Taillon, Lionel Carmant Photo: Jean Numa Goudou, Métro

«Je ne veux pas faire tout cela et laisser nos communautés non desservies au Québec. Il faut qu’on travaille ensemble. Je nous encourage à garder contact. Vous pouvez m’appeler, me déranger n’importe quand», a lancé le ministre responsable des Services sociaux à ses collègues réunis à la Maison d’Haïti.

«Je seconde les multiples appels à ce que [les élus municipaux soient intégrés au «Black Caucus»], a quant à elle affirmé la députée provinciale de Bourassa-Sauvé, Madwa-Nika Cadet. Nos communautés s’attendent à ce que nous élevions leur voix à différents égards. Le fait qu’on soit à différents paliers de gouvernement, cela nous permet de faire avancer des dossiers de façon transversale.»

Les lignes de parti tombent

Lors de la rencontre du 18 février, le député Emmanuel Dubourg a acquiescé à la demande d’aider le groupe d’élus noirs à intégrer le «Black Caucus». Il les a invités à former des noyaux et des sous-groupes de travail dans plusieurs domaines comme la culture et la santé.

La ligne de parti, on est bombardé par tout cela, mais à mon avis, la solidarité entre nous doit primer. Moi, au sein du «Black Caucus» à Ottawa, je leur ai toujours dit que je ne voulais pas un “Black Caucus” libéral, mais juste un “Black Caucus”. Le fait qu’on soit là, ici, aujourd’hui, c’est un signal qu’on est capable de se parler.

Emmanuel Dubourg, député fédéral de Bourassa

Des questions sur la mission et la vision de ce groupe sont venues de la part du conseiller municipal de Mont-Royal, Sébastien Dreyfuss. Des interrogations auxquelles Dominique Ollivier a fourni un élément de réponse.

«On était une ou deux personnes avant. Et si on est aujourd’hui une soixantaine, il faut s’en servir comme réseau d’influence. Mais de façon générale, cela peut nous aider dans notre travail. C’est important qu’on puisse se mobiliser rapidement lorsqu’on a besoin d’intervenir sur des dossiers», estime celle qui a été la première à coordonner le Mois de l’histoire des Noirs à Montréal.

«Je crois que c’est important de solidifier ce “Black Caucus”», a pour sa part noté le conseiller de Saint-Michel Josué Corvil, avant d’exprimer le désir d’intégrer le groupe.

«On va transmettre le message par rapport à l’intégration des élus municipaux. La demande n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde», a de son côté indiqué la sénatrice Marie-Françoise Mégie.

Des élus noirs du Grand Montréal. Photo: Gracieuseté, Frantz Corvil.

Le «Black Caucus» canadien comprend actuellement 9 députés fédéraux, 21 députés provinciaux et 8 sénateurs.

Rappelons que le premier élu noir au Canada fut Lincoln Alexander, élu à la Chambre des communes en 1968. Le Québec élira de son côté son premier député noir, le péquiste Jean Alfred, en 1976.

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