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Des tests de salive pour prévenir la transmission du VIH-SIDA

Marie-Eve Shaffer, Métro

Une chercheuse mont-réalaise a réussi à prévenir la transmission du virus du VIH-SIDA entre des mères et leur enfant à naître dans un hôpital rural de l’Inde à l’aide d’un test de salive.

«Beaucoup de femmes indiennes consultent un médecin pour la première fois de leur vie lorsqu’elles accouchent. C’est notre dernière chance de prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant», a faire savoir en entrevue à Métro la Dre Nikita Pant Pai, du Centre hospitalier de l’Université McGill. Celle-ci a instigué la recherche qui s’est déroulée à l’Institut des sciences médicales Mahatma Gandhi, en 2006.

En premier lieu, l’équipe de pédiatres et de gynécologues de la Dre Pant Pai ont déterminé le statut séropositif ou séronégatif des femmes sur le point d’accoucher à l’aide d’un test de salive, dont le résultat était disponible en moins de 15 minutes. En même temps, un test de sang leur était demandé. Dans 100 % des cas, les deux tests concordaient. Si les résultats étaient positifs, les futures mères consultaient longuement un médecin, qui leur expliquait ce qu’est le virus et les traitements nécessaires.

Résultat : sur 15 femmes dont le résultat était positif, 11 d’entre elles ont appris leur statut dans la salle d’accou­chement. Consé­quemment, 13 bébés ont pu recevoir un traitement préventif et n’ont pas été infectés par le virus. Seulement deux en ont souffert et sont morts dans les mois qui ont suivi leur naissance.

Pas moins de 1 222 femmes ont accepté de prendre part à l’étude. «En Inde, des tests de sang sont utilisés, mais les femmes les refusent lorsqu’elles sont en salle d’accouchement. Elles acceptent plus facilement un test oral, sauf qu’elles ne sont pas très chaudes à l’idée de subir un test du VIH-SIDA, de peur d’être ostracisées par leur famille», a rapporté la Dre Pant Pai. Par chance, 98 % des femmes à qui la Montréalaise a demandé de collaborer à son étude ont accepté.

Tests susceptibles d’être utilisés en Occident
Le test de salive auquel a eu recours la Dre Pant Pai pour son étude en Inde pourrait très bien être utilisé au Canada, selon elle, auprès de femmes qui ne consultent jamais un médecin.

Toutefois, des sceptiques doivent être convaincus de l’utilité de ces tests de salive. «En tant que chercheurs, nous dépendons trop des tests de sang», a indiqué la Dre Pant Pai. Celle-ci rapporte aussi que de faux résultats positifs ont été rendus public à New York et à San Francisco en 2004. «Mais c’est surtout que les gens sont très ignorants con­-cernant ce test», a-t-elle ajouté.

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