Composter en milieu urbain
Au centre de compostage Tourne-Sol, 160 familles viennent déposer leurs matières organiques et ce, en milieu urbain.
Beaucoup plus qu’un mini dépotoir, il se veut en fait un moyen de sensibilisation.
«S’il y avait une collecte municipale, les gens déposeraient leur matières comme ils déposent leurs déchets et ils ne sauraient pas ce qu’ils deviennent, explique la coordonnatrice de l’éco-quartier Jeanne-Mance et fondatrice du centre de compostage Tourne-Sol, Valérie Koporek. Ce qui est bien, avec le centre, c’est que les gens voient tout le processus jusqu’au produit final. Ils sont conscients que les déchets qu’ils apportent ont une valeur.»
Dès la semaine prochaine, le centre de compostage Tourne-Sol commencera pour une quatrième année à recueillir les matières organiques des résidants du Plateau. Pas moins de 10 tonnes de compost seront produites au terme de la saison, au mois d’octobre.
Un succès immédiat
«Il y a assez de familles pour remplir les deux machines, rapporte Valérie Koporek. Il y a même des familles qu’on refuse tellement on est à pleine capacité.»
L’idée de mettre sur pied un centre de compostage en milieu urbain a germé lorsqu’une poignée d’étudiants ont cogné à la porte de l’éco-quartier Jeanne-Mance pour savoir comment ils pouvaient récupérer leurs matières organiques. Valérie Koporek n’en avait aucune idée, mais le problème l’intéressait. Après moult démarches et négociations, elle a réussi à nouer un partenariat avec un professeur de l’Université McGill, qui a dessiné le design des moulins à compost, et avec la Ville, pour trouver un endroit où les installer.
«Il fallait que ça soit facile, accessible et attrayant, même si on savait qu’on n’allait pas miser sur le design», dit Valérie Koporek.
Il a donc été décidé qu’ils seraient situés dans le parc Jeanne-Mance, à deux pas du mont Royal.
Dès la mise en service du centre, le succès a été immédiat. Des citoyens et des commerces voulaient y déposer leurs matières organiques. «Il a fallu mettre de côté les commerces au profit des citoyens, parce que c’est avant tout une démarche citoyenne», indique Valérie Koporek.
Beaucoup de projets
Depuis, l’engouement ne se dément pas et les prix abondent. Le projet a notamment remporté un Phénix de l’environnement.
Encouragé par tant de succès, l’éco-quartier Jeanne-Mance songe sérieusement à augmenter la capacité du centre de compostage Tourne-Sol ou d’en mettre sur pied un autre. «C’est ce qu’on est en train de mijoter», avance la coordonnatrice de l’éco-quartier.
En attendant, une projet de lombriculture est en branle. Des vers sont produits pour permettre aux Montréalais de faire du vermicompostage toute l’année durant.