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Montréal prend position face à la situation en Haïti

Une motion, qui reconnait la gravité de la situation, a été adoptée à l'unanimité jeudi dernier. Photo: Gracieuseté Ville de Montréal

Sur l’instigation du conseiller de la Ville du district Saint-Michel, Josué Corvil, et appuyée par la conseillère de ville du district de Parc-Extension, Mary Deros, la Ville de Montréal a adopté, la semaine dernière, une motion qui condamne «avec vigueur les viols collectifs et autres actes de violence sexuelle» en Haïti. La motion, une idée de la conseillère d’arrondissement du district de Rivière-des-Prairies pour Ensemble Montréal, Nathalie Pierre-Antoine et soutenu par le conseiller d’arrondissement du district d’Ovide-Clermont à Montréal-Nord pour Ensemble Montréal, M. Philippe Thermidor, a été votée à l’unanimité.

La prise de position a été communiquée non seulement à Québec, mais aussi à Ottawa pour les suites nécessaires, selon l’initiateur du document. «D’autres gens de Québec et d’Ottawa m’ont contacté et discuté avec moi autour de ce qu’il est possible de faire», révèle le conseiller Corvil, en entrevue avec Métro.

Avant de proposer le texte, Josué Corvil de Emsemble Montral, dit avoir discuté avec les six autres élus d’origine haïtienne du conseil municipal, notamment ceux de Projet Montréal pour s’assurer de l’adoption du texte dont voici un extrait.

«Que la Ville de Montréal condamne avec vigueur les viols collectifs et autres actes de violence sexuelle perpétrés par les bandes armées contre les femmes, les filles et, dans une moindre mesure, les hommes et les garçons, pour infliger la terreur, punir et humilier les populations locales, et qu’elle condamne les extorsions subies par les ressortissants haïtiens à Montréal;»

Des policiers montréalais en Haïti?

Quoique divisée, la communauté haïtienne de Montréal se mobilise en vue d’une aide plus substantielle à Haïti en proie à une crise politique, sécuritaire et humanitaire actuellement. En entrevue avec Métro, le député de Bourassa, Emmanuel Dubourg, a indiqué qu’Ottawa «n’écarte pas la possibilité d’une intervention, pas militaire, mais policière en Haïti» afin d’aider la police haïtienne à rétablir la sécurité «le plus vite possible».

Il a précisé que des policiers de la GRC se prépareraient à de telle éventualité. Interrogé sur une possible participation du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à cette possible mission, le conseiller Corvil dit ne pas voir d’inconvénients.

«Oui, cela a déjà été fait. On est intervenu en Haïti avec des policiers du SPVM. Nous, au niveau de l’opposition, on n’a pas de problème avec ça, je n’aurais pas de problème avec ça», a-t-il déclaré.

Des policiers du SPVM ont déjà pris part à la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTHA), une mission qui a duré 13 ans, à partir de 2004. Et, la Ville de Montréal a participé, entre 2011 et 2013, à un programme de Coopération municipale Haïti-Canada. Son objectif principal était de rétablir les capacités institutionnelles et administratives de la ville de Port-au-Prince et des municipalités de Gressier, Léogane, Petit-Goâve et Grand-Goâve, proche de la capitale.

Au total, 142 530 personnes ont déclaré avoir une origine haïtienne lors du recensement 2021 de Statistique Canada. Parmi eux, 47 555 étaient immigrants, ce qui équivaut à 8,2 % de la population immigrante reçue par l’agglomération de Montréal.

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