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Les médecins spécialistes désavouent le CHUM

La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a vertement critiqué le projet du CHUM hier, alors qu’elle dévoilait les résultats d’un sondage mené auprès de ses membres sur le sujet.

Se défendant bien de faire une «bataille d’adresses», le président de la FMSQ, Gaétan Barrette, a indiqué à maintes reprises «ne pas être convaincu que le projet proposé est approprié».

«Il est clair que le corps médical n’est pas à l’aise avec le plan présenté, a précisé M. Barrette. On ne dit pas de tout reprendre à zéro, mais des ajustements s’imposent.»

Selon les résultats du sondage, auquel 333 spécialistes qui pratiquent dans un des trois hôpitaux du CHUM ont participé au mois de juillet, 58 % des répondants estiment que le site de l’hôpital Saint-Luc, le 1000 rue Saint-Denis, n’est pas le bon emplacement pour construire le CHUM.

De plus, 50 % des sondés indiquent qu’ils seraient insatisfaits de travailler au nouveau CHUM s’il était construit au 1000 rue Saint-Denis, alors que 42 % d’entre eux estiment que le projet, s’il se réalisait à cet endroit, aurait un impact négatif sur leur pratique.

«C’est à se demander si ceux qui planifient le projet sont en synchronie avec les médecins  qui devront travailler au CHUM», a noté le président de la FMSQ.

Dans un communiqué, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a indiqué qu’il rencontrerait sous peu M. Barrette afin de discuter des différents enjeux liés au CHUM. Son attachée de presse a précisé que le choix du site restait inchangé.

Les cinq défauts du CHUM

La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) s’est montrée très critique face au projet du CHUM hier. Le président de la FMSQ, le Dr Gaétan Barrette, a présenté les cinq aspects qui nuisent, selon lui, au projet.

1- La taille

La taille prévue du nouveau CHUM ne serait pas suffisante pour répondre aux besoins de la population. Selon les plans, le centre hospitalier compterait 700 lits, ce que 95 % des 333 médecins spécialistes sondés considèrent insuffisant.

De plus, les salles d’opération passeraient de 45 à 30 dans le nouveau CHUM. «S’il ne permet pas aux médecins de donner le volume de soins approprié, il y a un problème, a déclaré Gaétan Barrette. Le CHUM ne peut pas se permettre d’être trop petit maintenant ou dans 10 ans.»

2- L’emplacement

Le futur emplacement du CHUM, site qui héberge actuellement l’hôpital Saint-Luc, ne contribuerait en rien à attirer de nouveaux médecins ou à retenir ceux qui pratiquent déjà au CHUM, selon la Fédération. «La première chose que les professionnels de la santé du CHUM nous disent, c’est qu’ils quittent parce que le site est inaccessible, a expliqué le président de la FMSQ. On n’a qu’à regarder le stationnement, qui est inexistant au 1 000, rue Saint-Denis.»

3- L’accessibilité

L’accessibilité du CHUM pour les patients serait également problématique selon la FMSQ. «Dans sa configuration actuelle, le CHUM n’est pas physiquement lié aux cliniques externes, a souligné M. Barrette. Pour la clientèle à mobilité réduite, ça va être l’enfer puisque pour passer de la clinique à l’hôpital, elle devra sortir.»

4- L’éloignement de la Faculté de médecine

Selon les plans proposés, la Faculté de médecine de l’Université de Montréal demeurerait sur le campus alors que le CHUM serait construit au centre-ville. Cette proposition déplaît la FMSQ. «La plus-value de réunir la faculté de médecine et le centre hospitalier est évidente», a souligné le Dr Gaétan Barrette.

5- La pérennité de l’endroit

Parce que le CHUM ne possède pas les terrains autour du 1 000, rue Saint-Denis, la FMSQ doute de sa pérennité sur le site de l’hôpital Saint-Luc. «Pour prendre de l’expansion, il faut avoir des terrains, et le CHUM n’en possède pas», a rappelé le président de la FMSQ.

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