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Quelle est la place des jeunes aujourd'hui?

Pour souligner la Journée internationale de la jeunesse, Métro a demandé à six participants de l’École d’été de l’Institut du Nouveau-Monde, qui débute jeudi, de parler des jeunes. L’Organisation des Nations unies lance également aujourd’hui l’Année internationale de la jeunesse.

  • Biz: Les jeunes doivent prendre leur place

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
Pour moi, la jeunesse est une étendue d’eau derrière un barrage. En surface, c’est une immense source d’énergie potentielle, que les adultes croient inutile et stagnante. Pourtant, il suffit que cette eau frappe une turbine pour qu’elle libère des milliers de mégawatts de pure puissance.

Est-elle différente de celle d’hier?
Par définition, les adultes jugent toujours la jeunesse pire que dans leur temps et oublient que leurs propres parents étaient complètement désespérés par eux. Ma génération n’était ni pire ni meilleure que celle-ci.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Non, et c’est là le drame. Moi qui ai le privilège de côtoyer la jeunesse, je constate à quel point elle est éduquée, consciente et avide d’intervenir dans la société. Mais les adultes ne laissent aucune tribune aux jeunes. Les jeunes doivent prendre leur place et ne rien attendre des adultes. Les vieux sont bien assis et n’ont aucun intérêt à céder leur siège.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.
Je suis très fier de mon député Nicolas Girard. Sa méticulosité et son acharnement ont eu raison de la fourberie du ministre de la Famille Tony Tomassi.

  • Marie Eykel: La jeunesse actuelle est très créative

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
Je crois que la grande différence se situe sur le plan politique. Il y a 40 ans, nous avions l’impression d’avoir le pouvoir de changer le monde. Nous avions des rêves politiques et sociaux qui allaient à l’encontre des valeurs de nos parents. Aujourd’hui, c’est plutôt maigre comme projets sociaux, et les leaders politiques sont particulièrement ternes. J’ai vraiment hâte que les jeunes proposent une vision du monde et des valeurs qui nous permettent de sortir de ce marasme. La jeunesse actuelle est très créative et débrouillarde. Elle a un sens de l’entrepreneuriat que ma géné-ration n’avait pas. Elle est plus individualiste, mais aussi plus ouverte sur le monde et possède de bien meilleurs moyens de communication qu’il y a 40 ans.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Les jeunes ont toute la place qu’ils veulent bien prendre s’ils sont compétents et ont la volonté de communiquer leurs idées et d’agir.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.
J’admire les jeunes qui réalisent leurs rêves sans attendre les subventions ou les permissions. En cinéma, Xavier Dolan en est un bel exemple. J’admire parti-culièrement les jeunes qui cherchent à rendre la vie plus vivable.

  • Katerine-Lune Rollet: Il faut rejoindre les jeunes là où ils sont

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
J’aime croire que chaque jeune cherche encore son identité et qu’il peut encore se distinguer de son prochain. Mais trois choses les rassemblent : les jeunes sont plus conscientisés, la génération C est née avec internet et la planète est toute petite pour elle.

Et lorsque vous étiez jeune?
Nous n’avions ni l’internet, ni les cellulaires. Souvent, à la maison, nous regardions tous la même émission et nous partagions la même culture.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Non, mais ce n’est pas nouveau. L’adolescence est vue comme une période ingrate. On croit qu’il est impossible de communiquer avec les ados. Je crois que c’est faux. Il faut juste les rejoindre là où ils sont.

Les jeunes prennent-ils leur place?
Oui, les jeunes la prennent, mais les baby-boomers ont de la difficulté à céder leur place et le pouvoir. Quant à l’engagement, je crois que les jeunes sont plus appelés par l’international que par leur propre communauté.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.
On ne peut pas passer à côté de Xavier Dolan, qui est un exemple de détermination. Ses lunettes et ses coupes de cheveux en ont aussi influencé plus d’un!

  • Michel Venne: Les jeunes s’engagent à leur manière

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
Je trouve les jeunes allumés, connectés au monde, confiants, auto-nomes et plus individualistes. Ils savent ce qu’ils veulent et le disent. Ils ont par contre un peu de mal à s’inscrire dans la durée, le long terme.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Non. Cela tient en partie au vieillissement de la société et à l’impact du baby-boom sur les structures de pouvoir. D’ici quelques années, les choses vont changer quand les baby-boomers vont avoir pris leur retraite. [Les jeunes] sont cependant très influents dans la sphère de la consommation.

Prennent-ils leur place?
Ils sont engagés à leur manière. Mais ils pourraient prendre plus de place. Leur individualisme et leur esprit d’initiative les amènent à bouder les mouvements sociaux organisés.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.
Le cinéaste Hugo Latulippe pour la force de sa prise de parole, la patineuse Joannie Rochette pour sa détermination, l’ex-hockeyeur Joé Juneau pour son engagement auprès des jeunes Inuits.

  • Raymond Bachand: Ma génération doit s’ouvrir davantage

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
Les jeunes ont le goût d’apprendre, ils font preuve d’une grande créativité et d’une passion pour les projets qui les touchent. Ils sont très ouverts sur le monde, ils sont plus conscientisés à ce qui se passe ailleurs.

Est-elle différente de celle d’hier?
La curiosité et la soif d’apprendre ont toujours été l’apanage de la jeunesse, mais le développement des technologies de l’information permet maintenant aux jeunes d’avoir accès à une information plus vaste.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Les jeunes qui veulent prendre leur place ont une multitude d’opportunités pour le faire. J’invite les jeunes à débattre davantage des enjeux qui les touchent. Le débat est essentiel à la démocratie. Ma génération doit s’ouvrir davantage à la réalité des jeunes et les accompagner dans la découverte de la nôtre.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.

Il y a plusieurs jeunes talentueux au Québec, mais je tiens à souligner les héros du quotidien. Ces jeunes qui siègent sur des conseils étudiants, qui militent pour une cause précise, qui s’impliquent dans leur quartier.

  • Marie-Julie Gagnon: La jeunesse n’est pas différente d’avant

Comment décririez-vous la jeunesse d’aujourd’hui?
Je ne trouve pas que la jeunesse est si différente que celle d’avant. La jeunesse, ça reste la recherche de soi, la recherche de la liberté. C’est tenter de se retrouver dans le monde dans lequel on vit.

Il n’y a donc aucune différence aujourd’hui?
Oui et non. Le contexte est différent, mais fondamentalement, être jeune, c’est la même chose, peu importe l’époque.

Donne-t-on une place assez importante aux jeunes?
Je pense que ce qui fait une différence, c’est que les baby-boomers ont été très présents avant. Aujourd’hui, ils se retirent peu à peu, alors ça sera peut-être plus facile de prendre sa place maintenant. Les jeunes doivent se manifester, mais c’est évident qu’en raison de leur nombre, on les entend peut-être moins.

Nommez un jeune qui est un modèle pour les autres.

C’est relatif, un modèle. Chacun va chercher ce qui lui convient. Mon modèle parfait est ouvert sur le monde et sur les autres. C’est quelqu’un qui se laisse la chance d’évoluer selon ce qui se présente sur sa route. Le nom qui me vient à l’esprit est Gael Garcia Bernal, pour son engagement et son ouverture.

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