À quand un poney-club à Montréal ?
Des promoteurs du cheval urbain aimeraient que Montréal installe un poney-club en ville. Le parc Angrignon serait le site idéal, selon eux.
Alors que les poules et les abeilles font un retour remarqué en milieu urbain, l’utilisation du cheval pourrait être revalorisée, croit l’organisme Poney Ville, qui a tenté plusieurs approches avec les fonctionnaires municipaux.
La dernière en date concerne un projet de poney-club au parc Angrignon, à l’extrémité ouest de la ligne verte de métro. «Ce serait l’endroit idéal car le parc a déjà hébergé une ferme. Il est suffisamment grand, a besoin d’être revalorisé et est accessible en transport en commun», clame Audrey Lapointe, une des instigatrices du projet.
Cette agente de développement et de formation chez Québec à cheval connaît bien le milieu montréalais. Elle travaille depuis deux ans à organiser le milieu des calèches, pour améliorer les conditions de vie et d’utilisation des chevaux en ville.
Pendant tout le mois de juillet, elle est aussi présente avec plusieurs poneys à la TOHU. L’organisme Des-mots-Ô-galop qu’elle représente initie les enfants au monde du cheval, tout en leur permettant de développer des aptitudes sociales et relationnelles, tel que la maitrise et la confiance en soi. «Ça se voit qu’il y a quelque chose qui se passe entre les enfants et les chevaux», ajoute Mme Lapointe.
Le poney-club qu’elle a imaginé avec l’organisme Poney Ville aurait les mêmes caractéristiques que le poney-club de Blainville, qui en serait partenaire. Il compterait une quarantaine de poneys de différentes tailles pour les enfants de 6 à 12 ans. «L’endroit ne serait pas uniquement axé sur le fait de monter à cheval, Mais aussi sur le fait de prendre soin de l’animal, de le préparer et de s’amuser avec lui et de comprendre son monde», résume Audrey Lapointe qui insiste sur le volet éducatif ouvert à tous, ainsi qu’aux écoles, aux camps de jour et même aux CPE.
Le poney-club serait ouvert toute l’année et nécessiterait des infrastructures permanentes, dont le coût est non négligeable. Le fait que le parc Angrignon ait longtemps hébergé une ferme laisse toutefois croire à Mme Lapointe que certaines infrastructures sont encore présentes. Reste à convaincre les décideurs. Une tâche ardue dans le contexte politique actuel et compte tenu du changement de garde électoral qui se profile, lui ont répondu les fonctionnaires de la Direction des grands parcs.
Jusqu’ici, le seul parti qui semble intéressé par le développement du cheval en ville est le parti Projet Montréal. Dans le cadre d’une consultation publique sur le développement du Vieux-Montréal, le parti de Richard Bergeron a récemment présenté l’idée de construire une grande écurie et d’utiliser les chevaux de traie pour ramasser les poubelles de rue dans certaines quartiers ou pour remplacer certains véhicules d’entretien dans les grands parcs.
Cette idée est déjà présente dans plusieurs villes française. La ville de Mâcon, en France est souvent citée comme ville modèle pour son intégration du cheval en mode urbain. Là-bas, la place du cheval est instituée dans la charte de la ville. Une brigade hippomobile a été instituée pour le ramassage des poubelles du centre-ville et l’arrosage des 900 bacs à fleurs. Les policiers disposent aussi de chevaux et le centre équestre de la ville a inclus un volet équi-handi, car le cheval a aussi un rôle thérapeutique.
Autres idées chevalines

En France une trentaine de villes utilisent le cheval pour ramasser les ordures. Le géant français Véolia a même crée une benne ultra légère. À Montréal, seul le parti Projet Montréal semble intéressé. Et encore l’idée ne ferait pas consensus chez les membres du parti qui sont proches de la SPCA.

Toujours en France, le Bois de Vincennes (Paris), comme d’autres parcs, utilise trois chevaux pour les travaux horticoles et le transport du bois de coupe. Pour le mont Royal, une idée similaire aurait été soulevée dans le passé par les Amis de la montagne. L’organisme indique toutefois avoir d’autres priorités actuellement.