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Le Complexe Saint-Michel dans sa dernière phase de recouvrement

En un siècle, l’actuel Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM), dans le nord de la ville, aura connu plusieurs vies. Les champs sont devenus une carrière de calcaire en 1914 pour soutenir la construction urbaine en plein boom. Entre 1968 et 2000, l’énorme trou de 72 hectares est devenu l’un des plus grands dépotoirs urbains. Il a accueilli 40 millions de tonnes de déchets putrescibles sur plus de 60 mètres de profondeur, soit l’équivalent de la basilique Notre-Dame. D’ici 2020, les ambitions sont grandes : le site deviendra un parc aussi étendu que celui du mont Royal.

Mais avant de planter des milliers d’arbres et arbustes, il faut recouvrir les déchets (le site a  aussi accueilli des détritus secs de 2000 à 2009). Près de 46 des 72 hectares ont déjà été recouverts en neuf ans. Montréal veut couvrir les 26 hectares restants (l’équivalent de 24 terrains de football) d’ici 2013 et s’attaquer ensuite au verdissement et à la création de nouveaux sentiers.

La vision pour 2020
Actuellement, une portion du site (qui fait au total 192 hectares) est déjà ouverte aux promeneurs et aux cyclistes. Mais en 2020, quand le programme de réhabilitation sera achevé, le site comprendra sa «plaine de vents» avec, notamment, un lac rempli par les eaux de ruissellement.

Du haut de la falaise, on pourra admirer, malgré les arbres plus touffus, un amphithéâtre naturel aménagé dans le roc où se donneront des spectacles. En plus de convaincre les autorités et d’arriver à maintenir le cap malgré les administrations qui se sont succédé depuis 25 ans, le principal défi aura été technique. «Disposer d’un site d’enfouissement aussi profond et en plus en milieu urbain, c’est assez rare, confie Marie-Claude Massicotte, chef de section à la Direction des grands parcs de la ville. En plus des contraintes environnementales et des contraintes de santé, il faut faire attention à ce qu’on construit, car 60 m de déchets, ça bouge!»

La technique
Voici ce qui se trouve par-dessus les 60 mètres de déchets :

  • 150 000 tonnes de roc béton (couche de 45 cm) pour drainer l’eau et les biogaz;
  • 26 hectares de membrane géotextile (11 000 $ par hectare);
  • 50 000 tonnes de sable (couche de 10 cm) pour protéger la membrane géotextile;
  • 800 000 tonnes de sol AB (couche de 90 cm) pour l’étanchéité;
  • 30 000 tonnes de compost (couche de 15 cm) pour permettre la végétalisation;
  • Des milliers d’arbres et d’arbustes seront plantés;
  • Plus de 300 puits captent les biogaz issus de la décomposition des déchets. Ils servent ensuite à produire de l’électricité.

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