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Femmes cadres à la Ville de Montréal: le plafond de verre persiste encore

Photo: Getty Images

Le plafond de verre persiste dans les hautes sphères à la Ville de Montréal. Le pourcentage de femmes occupant des postes dans la haute direction n’a pas bougé depuis 6 ans, se maintenant sous la barre des 30%, selon un avis dont Métro a obtenu les grandes lignes.

Tableau spvm«La Ville a clairement amélioré ses pratiques, mais ça reste insuffisant. On laisse les femmes apercevoir les sommets sans les laisser y accéder», constate Sharon Hackett, vice-présidente du Conseil des Montréalaises. Cette dernière, qui tiendra une conférence ce midi, cite de nouvelles statistiques sur l’ascension professionnelle des femmes cadres à la Ville. «On a constaté que le pourcentage de femmes occupant des postes de cadres de premier niveau a augmenté depuis 2008, passant de 42% à près de 46%, mais c’est dans la haute direction que ça stagne à 29 %», déplore-t-elle.

La situation ne s’améliore pas avec les promotions des cadres de direction, qui ont été majoritairement attribuées aux hommes en 2013, à raison de 71,5%. Selon Mme Hackett, les mesures de discrimination positive ne suffisent pas à éliminer le plafond de verre. Il faut à son avis effectuer un changement du modèle dominant de gestion où la «disponibilité à outrance» n’est pas un des principaux critères d’ascension. «L’idée du patron qui ne compte pas ses heures et qui est toujours disponible perdure. Ça joue en défaveur des femmes qui veulent avoir des enfants, mais aussi des hommes qui veulent s’impliquer à la maison», remarque Mme Hackett.

La Ville de Montréal, plus gros employeur de la région avec 28 000 employés, souscrit pourtant à des plans d’action pour l’égalité à l’emploi depuis 25 ans, dont un impliquant des obligations légales depuis 2008. Pourquoi l’égalité n’est-elle toujours pas atteinte? «Avec les [scandales] survenus dans l’administration depuis quelques années, il y a eu une certaine désorganisation qui a ralenti le changement de culture organisationnelle», répond Stéphane Patry, conseiller principal en ressources humaines, responsable de la diversité de la main-d’œuvre à la Ville de Montréal.

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Selon M. Patry, la Ville aurait intérêt à «déstigmatiser» les cadres qui souhaitent, par exemple, travailler à l’occasion à partir de leur domicile. «La conciliation travail-famille est l’enjeu des prochaines années», note-t-il, ajoutant du même souffle qu’un «centre de leadership» a été mis sur pied afin d’offrir plus de formations aux cadres. M. Patry estime que les formations peuvent donner des résultats, même si elles n’assurent pas forcément des changements d’attitude.

Pionnière dans le corps policier
«L’ascension des femmes dépend énormément de la volonté de la direction en place», affirme Hélène Charron, la première femme à siéger au conseil de direction du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Celle qui occupe le poste d’assistant-directeur, chef de la région Nord, est policière depuis 25 ans. «Ç’a été plus facile pour moi que pour les premières femmes du SPVM, au début des années 1980, qui devaient se changer dans l’armoire à balais et qui n’avaient pas le droit de conduire!» lance-t-elle. Malgré tout, Mme Charron estime qu’elle a dû faire ses preuves auprès de ses collègues masculins. «Je crois que les gestionnaires du SPVM comprennent que les femmes policières ont participé aux façons de revoir les interventions, en privilégiant notamment la prévention à la répression», croit-elle.

Montréalement femmes: pionnières dans des métiers masculins
À 12 h au 1550, rue Metcalfe

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