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Prix de la démocratie: remise de prix houleuse

Photo: Ryan Remiorz/La Presse Canadienne

Malheureux hasard de calendrier, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, remettait jeudi le premier prix de la démocratie au lendemain d’une manifestation nocturne particulièrement réprimée. Le maire Tremblay a été chahuté par les lauréats du tout nouveau prix de la démocratie décerné par la Ville. «Nous trouvons paradoxal d’offrir un tel prix et, dans un même temps, de mettre en application des règlements qui enveniment la situation et contreviennent aux principes démocratiques», a lancé Christine Drolet, porte-parole du Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal et première récompensée.

Les autres lauréats, qui représentent le Groupe de travail en agriculture urbaine, ont fait part de leur malaise face à ce prix qu’ils ont hésité à accepter. Le responsable du chantier démocratie à la Ville, Dimitri Roussopoulos, a lui aussi profité de cette tribune pour critiquer la position de la Ville. Son discours, comparant la situation montréalaise à celle de la ville d’Athènes, où il y a de nombreuses manifestations, a été salué par une ovation dans le hall de l’hôtel de ville. «L’Assemblée nationale de la Grèce n’a pas adopté une loi d’urgence dans le genre de la loi 78. Et la ville d’Athènes n’a pas adopté un règlement contre les masques», a-t-il déclaré. Le maire, lui, n’a pas applaudi la prestation.

La cérémonie a été l’occasion de nombreux événements hors du commun. Un manifestant a profité d’un moment d’inattention du service d’ordre pour monter sur scène. «Je veux à mon tour remettre un prix spécial de démocratie au SPVM pour les quelque 2 000 arrestations depuis le début de la grève étudiante», a-t-il déclaré avant d’être reconduit par des vigiles.

Dans la nuit de mercredi à hier, 518 personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation nocturne, en vertu des arrêtés municipaux qui obligent les organisateurs de défilés à déposer leur itinéraire et interdisent de se masquer durant ce type d’action. Gérald Tremblay a défendu ces règlements municipaux. Selon lui, ils sont indispensables au retour de la paix sociale. «Qui va devoir ramasser les pots cassés une fois le conflit terminé? Tout le monde va dire que c’est le rôle du maire de relancer la métropole», a déploré M. Tremblay.

Les chefs de l’opposition, présents lors de la remise des prix, ont tenu à faire part de leur mécontentement à propos des décisions du maire. «Le maire de Montréal refuse de reconnaître la situation explosive qui perdure dans la vie démocratique montréalaise, a affirmé Louise Harel, chef de l’opposition officielle. Il n’a donc pas de leçon de démocratie à donner.»

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