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Des citoyens du boulevard Léger se plaignent de «minis tremblements de terre»

Photo: Photo TC Media - Jean-Marc Gilbert

Des dizaines de citoyens du boulevard Léger disent sentir la terre trembler de façon anormale dès qu’un camion lourd ou un autobus passe devant leur résidence. L’arrondissement de Montréal-Nord, bien au fait de la problématique, entend la corriger, mais seulement en 2016.

C’est la portion du boulevard compris entre l’avenue Salk et le boulevard Sainte-Collette, soit une trentaine d’adresses, qui cause problème.

«Il est fini le boulevard, lance Raynald Huard. La vaisselle tremble dans les armoires, ce n’est plus vivable», affirme ce résident de longue date du boulevard Léger.

Parfois, je me lève pour aller voir dehors parce que je crois qu’il y a eu un accident. C’est comme un mini tremblement de terre», ajoute-t-il.

Manuel Ponte s’est présenté au conseil d’arrondissement, en juin, pour dénoncer la situation «qui est devenue insupportable». Le sujet a été exposé plus d’une fois aux élus, lors des derniers mois.

Lors du passage de TC Media à sa résidence, M. Ponte a pointé vers de nombreuses fissures qui se sont formées sur son balcon. Il attribue ces fissures, qui s’aggravent de semaine en semaine, au problème de vibrations.

Manuel Ponte s'inquiète grandement pour l'état de son balcon. Il attribue les fissures aux vibrations occasionnées par le passage de camions lourds et d'autobus.
Manuel Ponte s’inquiète grandement pour l’état de son balcon. Il attribue les fissures aux vibrations occasionnées par le passage de camions lourds et d’autobus.

 

«L’arrondissement dit qu’il va corriger la situation l’année prochaine, mais il va être rendu où mon balcon, l’année prochaine?»

Il croit qu’en attendant les travaux, l’arrondissement devrait faire un effort pour, à tout le moins, atténuer «la bosse» visible dans la chaussée, située juste en face de sa résidence.

Johanne Dumesnil, une autre résidente du boulevard, juge la situation «terrible».

«Il faut que je surveille mes bibelots de près parce qu’ils sont souvent sur le bord de tomber», déplore-t-elle.

Selon elle, le problème date de très longtemps. «Parfois, lorsque nous sommes couchés tranquilles, on sent la terre trembler», ajoute Mme Dumesnil.

Citoyens d’autres rues touchés
Ce n’est que les résidents du boulevard Léger qui sont affectés. Quelques Nord-Montréalais de l’avenue Albert-Duquesne, dont une portion est parallèle à Léger, ressentent la même vibration, mais avec des effets moindres.

«On sent la maison bouger un peu, mais pas de là à dire que la vaisselle bouge dans les armoires», dit Christian Fuentes.

«Je le ressens un peu depuis longtemps, mais je parle à mon voisin d’en arrière [boulevard Léger] tous les jours, et pour lui c’est bien pire», soutient Allen Fyfe.

Des études cet été, des travaux au printemps
Hugues Chantal, directeur de l’aménagement urbain pour l’arrondissement, dit que des études techniques, pour connaître la source du problème, sont imminentes.

«Nous allons faire les études cet été. Il y aura ensuite les plans et devis cet automne et on devrait commencer les travaux au printemps 2016», indique-t-il.

Puisque ce boulevard fait partie du réseau artériel, la ville-centre devra également donner son approbation.

Même si M. Chantal ne connaît pas la nature du problème, il a ses hypothèses.

«Le problème n’est pas l’asphalte comme tel, puisque de l’asphalte, c’est mou. C’est possiblement la dalle de béton, sous l’asphalte, qui est fissurée. Il y a peut-être une cassure à un endroit, suggère-t-il. Si on remet une couche d’asphalte par-dessus, ça ne changera absolument rien.»

Si des citoyens soutiennent que cette vibration est ressentie depuis des années l’arrondissement dit être conscient de la situation que depuis quelques mois.

«C’est la première année que le conseil est saisi du problème.»

Questionné à savoir si l’augmentation des tarifs pour emprunter le pont à péage de l’autoroute 25 peut faire en sorte qu’un plus grand nombre de poids lourds décident maintenant d’emprunter le boulevard Léger, causant ainsi des vibrations plus fréquentes, M. Chantal n’est pas convaincu.

«Avant l’ouverture, il y avait beaucoup de poids lourds [sur Léger], mais depuis que c’est ouvert , [il y en a beaucoup moins]. Je ne crois pas que la majoration des coûts soit un élément significatif [incitant les camionneurs à emprunter le boulevard Léger]», dit-il.

Il note également que «l’hiver particulièrement pénible» n’a certainement pas aidé les choses, mais il faudra voir ce que les études techniques révèleront avant d’en savoir plus.

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