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3 cyclistes heurtés chaque jour à Montréal

TAG-VéloFavorisant l’activité physique et la réduction des gaz à effet de serre, la pratique du vélo a de nombreux avantages et de nombreux adeptes, mais elle n’est pas sans risque sur l’île aux cents clochers. De juin à septembre, de trois à quatre collisions entre des cyclistes et des automobilistes surviennent en moyenne chaque jour à Montréal, dont au moins un accrochage aux heures de pointe.

Métro a analysé les circonstances entourant plus de 2000 accidents entre des vélos et véhicules motorisés de 2012 à 2014, à partir des données de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Conclusion: les Montréalais sont nombreux à utiliser leur monture à deux roues pour se rendre au travail et à faire les frais d’une cohabitation souvent difficile avec les automobilistes.

Pour le Service de police de la Ville de Montréal, si tout le monde respectait le Code de la sécurité routière, le problème serait résolu. «Ce qui m’épate, c’est que tout le monde se relance la balle, explique André Desrochers, inspecteur à la division de la sécurité routière. Mais tout le monde a sa part à faire, cyclistes et automobilistes.»

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Bien que 14 cyclistes aient perdu la vie de 2012 à 2014, les collisions avec des vélos ont diminué à Montréal au cours de la même période. Toutefois, pour Vélo Québec, les campagnes de sensibilisation et d’éducation des usagers de la route permettent peu de réduire le danger. «Tant que l’environnement n’est pas modifié, on ne peut pas faire beaucoup de gains, affirme Jean-François Pronovost, vice-président de l’organisme. Il faut qu’il y ait plus de pistes séparées, d’intersections mieux aménagées, de feux pour cyclistes. C’est tout ça qui va contribuer à diminuer les accidents.»

Patrick Morency, spécialiste de la sécurité routière à la Direction de la santé publique de Montréal, abonde dans le même sens et ajoute que «toute diminution du volume routier améliorera indubitablement la sécurité des cyclistes». De 2009 à 2014, selon la SAAQ, le nombre de véhicules en circulation n’a cessé d’augmenter à Montréal, passant de 894 407 à 925 277. D’après Vélo Québec, 600 000 personnes utilisent leur vélo au moins une fois par semaine à Montréal.

La Ville à pied d’œuvre
La Ville de Montréal dit profiter d’importants travaux de réfection pour améliorer la sécurité des cyclistes sur son territoire.

Elle donne notamment en exemple la réfection du boulevard Saint-Jean-Baptiste, entre Sherbrooke et René-Lévesque, où la chaussée a été réduite, les trottoirs élargis et des bandes cyclables ajoutées. Sur la rue Jarry, entre Acadie et Querbes, la Ville a profité de travaux pour élargir la voie de droite afin que les cyclistes disposent de plus d’espace.

Sur la rue Saint-Denis, une voie réservée aux vélos est également prévue.

Les collisions sous-estimées
Les données de la Société d’assurance automobile du Québec, utilisées par Métro pour cet article, proviennent des rapports de collisions remplis par les policiers. Or, ces informations ne sont pas complètes, selon Patrick Morency, qui étudie les accidents routiers pour la Direction de la santé publique de Montréal.

«Ce sont les données les plus exhaustives que l’on ait, mais il est reconnu que les cyclistes se blessent souvent au haut du corps, se relèvent et repartent», explique-t-il. Dans ce genre de cas, les policiers ne sont pas toujours appelés, et les accidents ne sont donc pas tous répertoriés.

Par ailleurs, les policiers n’indiquent pas dans leurs rapports qui, du cycliste ou de l’automobiliste, est en faute.

Un cycliste sur deux porte un casque
Selon la SAAQ, en 2012, 50% des cyclistes du Québec utilisaient un casque. Pour les 16-24 ans, ce pourcentage chutait à 28%.

Une étude menée d’avril 2007 à mars 2011 à l’Hôpital général de Montréal et au Centre universitaire de santé McGill a recensé les cyclistes souffrant d’un traumatisme crânien à la suite d’un accident. Selon cette recherche, les cyclistes qui ne portent pas de casque souffrent de blessures plus graves et leurs frais médicaux sont deux fois plus élevés pour la société.

Et BIXI dans tout ça?
Selon la porte-parole Bérengère Thériault, en 2014, un accident grave et six accidents mineurs ont impliqué des utilisateurs de vélos en libre-service. Chaque année, une vingtaine de vélos doivent être réparés à cause de collisions.

BIXI affirme promouvoir la sécurité à vélo et encourager le port du casque.

En avril 2014, un accident impliquant une jeune femme à BIXI avait défrayé les manchettes. Mathilde Blais a perdu la vie lorsqu’un camion-grue l’a percutée dans le tunnel Saint-Denis, sous la rue des Carrières.

Les cyclistes et le Code de la sécurité routière
Si les automobilistes sont parfois responsables des collisions avec des cyclistes, ces derniers sont aussi tenus de respecter le Code de la sécurité routière. Mise au point:

  • Les cyclistes n’ont pas le droit de zigzaguer dans la circulation, même si les véhicules sont à l’arrêt.
  • Les cyclistes doivent se tenir à l’extrême droite des voies de circulation en tout temps. Ils ne peuvent occuper la voie comme le fait une voiture.
  • Les cyclistes doivent s’arrêter complètement au panneau Arrêt, comme le font les autres véhicules.
  • Les cyclistes n’ont pas le droit de rouler en sens inverse de la circulation, sauf sur les pistes cyclables.

Vous avez été victime d’un accident à vélo? Nous voulons vous parler! Écrivez-nous à web@journalmetro.com

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