Plusieurs mandats de grève dans des établissements de santé de Montréal
Les employés affiliés au Syndicat des travailleurs du CSSS Jeanne-Mance ont donné hier un mandat de grève à leur syndicat; la grève pourrait avoir lieu au mois d’octobre.
Les 1 824 membres de ce syndicat affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), soit tout le personnel à l’exception des infirmières et des infirmières auxiliaires, s’engageront dans une grève rotative de six jours si les négociations du Front commun des secteurs public et parapublic avec le gouvernement continuent de piétiner. Le mandat a obtenu 88,5 % d’appuis.
Des votes de grèves ont présentement cours et se poursuivront tout au long du mois de septembre dans les établissements de santé de la province, organisés par les divers syndicats du Front commun. Le CSSS Jeanne-Mance est un des premiers établissements de Montréal à adopter un tel mandat. Les employés du CSSS Dorval-Lachine-Lasalle, de l’Hôpital chinois et de la résidence pour personnes âgées Angelica à Montréal-Nord ont aussi déjà voté pour la grève. Plusieurs mandats ont par ailleurs été octroyés à travers le Québec, dont une quinzaine à la FSSS-CSN et une quinzaine au Syndicat canadien de la fonction publique-FTQ.
La grève pourra prochainement être légalement déclenchée, les rapports de médiation, une étape obligatoire dans le cadre des négociations, étant déposés. Chaque unité syndicale disposerait de six jours de grève à coordonner avec les autres. Selon la Loi sur les services essentiels, les employés doivent maintenir entre 55 % et 90 % des services durant les journées de grève.
«Il y a moyen de ne pas déranger les citoyens, mais seulement l’employeur, en effectuant moins de tâches administratives», a souligné Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
La porte-parole du ministre de la Santé, Joanne Beauvais, a dit souhaiter que les services à la population soient maintenus advenant le déclenchement de ces grèves.
La table de négociation centrale du Front commun demande une augmentation salariale de 4,5% par année sur trois ans pour rattraper le retard de 7,6% de l’administration publique québécoise par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois tel que constaté en 2014 par l’Institut de la statistique du Québec. Les syndiqués s’insurgent par ailleurs de la demande gouvernementale de faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. De plus, la FSSS-CSN formule des demandes de réorganisation du travail qu’elle juge à coût nul, comme la réduction du recours à la main-d’œuvre indépendante et des mesures de conciliation travail-famille.
En tout, le Front commun représente plus de 400 000 employés des réseaux de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec.