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Davantage de voies cyclables réclamées sous les viaducs

Photo: Chantal Levesque/Métro

La Coalition Vélo Montréal déplore que la cohabitation vélo-piéton sur les trottoirs soit considérée comme une solution permanente pour sécuriser plusieurs viaducs de Montréal, notamment le viaduc D’Iberville/Saint-Joseph, où un arrêt d’autobus se trouve en plein milieu du trottoir cyclable.

À la suite de la mort de Mathilde Blais, en avril 2014, sous le viaduc Saint-Denis, la Ville a effectué un marquage permettant temporairement aux cyclistes de circuler sous 57 viaducs, tout en devant accorder la priorité aux piétons. L’initiative, saluée notamment par Vélo Québec, a pour objectif d’améliorer la sécurité des cyclistes.

Sur la rue d’Iberville, sous le viaduc ferroviaire au coin de Saint-Joseph, la majorité des quelques cyclistes préfèrent toutefois circuler sur la chaussée que sur le trottoir étroit et en mauvais état sur lequel des piétons attendent régulièrement l’autobus 94 de la Société de transport de Montréal (STM).

«C’est un réflexe, parce que les trottoirs sont souvent en moins bon état que la chaussée et qu’il faut éviter les piétons. Devoir descendre du trottoir en cours de chemin parce que des gens à l’arrêt nous bloquent le chemin, c’est tout sauf idéal», a commenté Marc-Antoine Daigneault, un cycliste habitué de cette artère.

La Ville compte aménager des pistes cyclables sous une douzaine de viaducs d’ici la fin de 2017, mais ce n’est pas le cas du viaduc D’Iberville/Saint-Joseph. Des sections de trottoirs seront reconstruites et des lampadaires et des borne-fontaine pourraient être relocalisés, mais la signalisation actuelle sera conservée.

«Le passage inférieur Iberville est très étroit et cette solution est la seule qui peut être appliquée», a fait valoir la relationniste de la Ville de Montréal Geneviève Dubé.

Daniel Lambert, porte-parole de la Coalition Vélo Montréal, n’adhère pas à cet argument. «Il faut couper une voie aux voitures pour aménager une piste cyclable, a plaidé M. Lambert. La Ville essaie d’insérer les cyclistes sur les routes sans sacrifier de l’espace public dédié aux véhicules. Ça démontre clairement son manque d’engagement envers le vélo urbain.»

M. Lambert croit que le passage sur les trottoirs ne devrait être qu’un «pansement» que met temporairement la Ville. «Les trottoirs ne sont jamais très larges sous les viaducs. Quand je passe, j’ai toujours peur qu’un piéton se déplace soudainement», a rapporté ce fervent cycliste.

Vélo Québec croit pour sa part qu’il est irréaliste que des aménagements cyclables puissent être faits sous tous les viaducs. «La cohabitation avec les piétons peut être sécuritaire en circulant à basse vitesse et en débarquant du vélo s’il y a des piétons», a estimé Lucie Lanteigne, directrice générale de Vélo Québec.

De son côté, la STM considère qu’elle ne peut pas déplacer ses arrêts à l’intersection concernée sans obliger de nombreux piétons à marcher «de longues distances» sur le trottoir qui passe sous le viaduc.

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