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138 M$ pour la détention en immigration

LAVAL, Qc — Ottawa a annoncé lundi l’octroi d’une somme de 138 millions $ pour changer les façons de faire en matière de détention dans le domaine de l’immigration.

L’idée derrière cet investissement et cette réforme est de ne détenir les personnes qu’en dernier recours, a précisé le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, au cours d’une conférence de presse, lundi, au Centre de surveillance de l’immigration, à Laval.

Au pays, trois centres servent de telles fins, soit ceux des régions de Montréal, Toronto et Vancouver — ce dernier pour la courte durée. Et lorsque ces centres ne suffisent pas, des ententes peuvent être conclues afin de garder les personnes visées dans des prisons provinciales, le temps que leur dossier soit traité.

La somme de 138 millions $ qui a été annoncée doit justement servir à construire de nouvelles installations pour abriter ces personnes dans de meilleures conditions. Elle doit aussi permettre de leur offrir des soins de santé, divers programmes, voire d’offrir de la supervision communautaire pour les cas plus légers.

De la somme globale de 138 millions $, une somme de 122 millions $ sera réservée aux centres de Laval et de Surrey, en Colombie-Britannique, a-t-on précisé.

De même, une somme de 5 millions $ sera consacrée aux solutions de rechange à la détention des personnes.

Aussi, une somme de 10,5 millions $ servira à financer les soins de santé physique et mentale.

L’Agence des services frontaliers du Canada conclura également des ententes avec d’autres autorités, ou les poursuivra, selon le cas, notamment avec la Croix-Rouge canadienne, le Conseil canadien pour les réfugiés, la Commission des droits de la personne des Nations unies et des groupes d’intervention en santé mentale. De même, les ententes déjà conclues avec les provinces seront renforcées.

D’ailleurs, l’Agence des services frontaliers précise que «seuls les détenus présentant un risque fort élevé demeureront dans des établissements provinciaux». Et, «dans la mesure du possible», on dit veiller à ce que les détenus de l’immigration dans les prisons provinciales n’aient pas à côtoyer les personnes qui sont détenues pour des motifs criminels.

Le ministre Goodale a précisé que bon an mal an, il y a en moyenne de 450 à 500 personnes qui sont ainsi détenues en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. L’Agence des services frontaliers a précisé que ces 500 personnes ne représentent que 0,02 pour cent des voyageurs au Canada chaque année.

Il s’agit de personnes dont le statut au Canada est techniquement illégal, soit pour des raisons d’identification, de sécurité publique ou de sécurité d’un autre ordre.

Plus tard dans la journée, le ministre Goodale a rencontré le maire de Montréal, Denis Coderre, et son homologue québécois, Martin Coiteux, pour discuter de prévention de la radicalisation, puisque Montréal a mis sur pied un centre spécialisé en la matière. Le ministre Goodale a d’ailleurs lui-même souligné que le centre montréalais avait «une très bonne réputation pour son expertise» sur ces questions.

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Quelques faits sur les trois centres de détention canadiens dans le domaine de l’immigration:

Toronto

— Construction: 2004

— Capacité: 195 détenus. L’établissement n’est pas conçu pour détenir des individus représentant de hauts risques.

— Accès sur place à des audiences de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.

— Services multiconfessionnels dont une aumônerie, accès à des soins de santé, à un suivi psychologique, à des aires récréatives et à des programmes d’éducation.

Laval

— Construction: Dans les années 50. Le centre n’a toutefois été conçu pour héberger des détenus qu’en 1996.

— Capacité: 144 détenus. Tous les détenus, sauf ceux qui représentent de hauts risques de sécurité, sont acceptés compte tenu du manque de places disponibles dans les prisons provinciales.

— Pas d’accès sur place à des audiences de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.

— Services multiconfessionnels dont une aumônerie, accès à des soins de santé, à un suivi psychologique, à des aires récréatives et à des programmes d’éducation.

Vancouver

— Construction: 1999

— Lieu: À l’aéroport international de Vancouver. Des agents frontaliers gèrent les opérations du centre.

— Capacité: 24 détenus. Il s’agit d’un centre de détention de courte durée. Les individus qui doivent être détenus plus de 48 heures sont transférés dans des prisons provinciales de la région.

— Pas d’accès sur place à des audiences de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada.

— Pas d’accès à des soins de santé ni à des programmes d’éducation.

— Services multiconfessionnels, dont une aumônerie, et quelques installations récréatives.

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