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Les journaux demandent l’aide de Québec pour leur virage numérique

La Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec, qui regroupe 146 journaux québécois, réclame au gouvernement la création d’un programme d’aide financière temporaire pour soutenir l’industrie dans son virage numérique imposé par la multiplication des plateformes.

Cette coalition est formée de TC Transcontinental, du journal Le Devoir, d’Hebdos Québec et du Groupe Capitales Médias. Elle regroupe 146 journaux hebdomadaires et quotidiens qui informent, chaque semaine, près de six millions de Québécois, soit près de 80 % de la population.

Le mandat de la Coalition est double: sensibiliser le public à l’importance de maintenir la presse d’information d’ici en santé et obtenir une intervention temporaire de l’État pour l’aider à poursuivre le virage numérique imposé par la multiplication des plateformes.

Cinq demandes
Afin d’aider la presse écrite à traverser cette période critique, la Coalition demande au gouvernement du Québec de mettre rapidement sur pied un programme d’aide financière temporaire de cinq ans pour les journaux du Québec. Ses demandes touchent cinq volets.

Le regroupement réclame un programme et/ou un crédit d’impôt remboursable couvrant 40 % des coûts de production de l’information (salaire des journalistes, masses salariales liées à la mise en page du journal et aux frais de reportage). Elle sollicite un programme et/ou un crédit d’impôt remboursable couvrant 50 % des investissements numériques, à savoir l’acquisition et l’entretien de logiciels spécialisés, la création d’applications et la formation des usagers.

Elle demande aussi une exemption de la contribution payable en argent en vertu de la Loi 88 qui oblige les journaux à participer au financement des coûts nets des services de collecte sélective municipale. Cette facture a augmenté de 1075 % depuis 2006. La Coalition souhaite également l’abolition des taxes de vente pour les journaux vendus (TPS et TVQ).

Enfin, la Coalition revendique une augmentation significative du budget gouvernemental à l’égard des placements publicitaires dans les journaux québécois, qui ne reçoivent pas leur juste part des investissements publicitaires de l’État.

Exception culturelle
«Les membres de la Coalition demandent au gouvernement du Québec d’accorder «l’exception culturelle» à l’industrie de la presse d’information au Québec. Nos quotidiens et nos hebdos sont importants pour préserver la diversité des voix, enrichir le débat d’idées, et accompagner des communautés de lecteurs dans leur quotidien», affirme, par voie de communiqué, Brian Myles, porte-parole de la Coalition et directeur du Devoir.

«L’industrie vit une profonde remise en question de son modèle d’affaires. Il ne s’agit pas d’un problème de qualité de l’information dans nos journaux. Au cours des dernières années, nos médias ont tous connu une hausse de leur lectorat global, en raison de la multiplication des plateformes», poursuit Claude Gagnon, co-porte-parole de la Coalition et président-directeur général de Groupe Capitales Médias.

Revenus en baisse
Les membres de la Coalition unissent leurs voix, car ils éprouvent tous les mêmes difficultés. Ils doivent vivre avec des revenus en baisse. Ceux-ci s’expliquent, entre autres, par l’exode des investissements publicitaires vers les médias sociaux, lesquels sont détenus par une poignée de géants américains.

En 2015, selon le Guide annuel des médias Infopresse, les revenus publicitaires numériques au Québec ont représenté près de 878 millions de dollars. Ils ont toutefois échappé en grande partie aux médias d’ici.

«Aujourd’hui, nous sommes contraints d’investir dans le développement de plateformes numériques, tout en gérant une profonde transformation de l’industrie. À l’ère du numérique, les distinctions entre médias écrits et électroniques ne tiennent plus. Nous sommes présents à l’écrit, sur Internet, sur les tablettes et les téléphones intelligents. Nous devrions avoir accès à des programmes semblables à ceux que reçoivent l’industrie cinématographique et l’industrie télévisuelle pour protéger les milliers d’emplois de qualité que nous fournissons à des gens d’ici», ajoute Brian Myles.

La Coalition est d’avis qu’au moment où le gouvernement du Québec révise sa politique culturelle, il est temps de reconnaître l’importance des journaux dans la chaîne de diffusion des contenus culturels, car ces médias mettent en contact le créateur avec son public.

Plusieurs pays du monde soutiennent leur presse écrite. Ils mesurent toute l’importance de ce média pour la pluralité et la diversité des idées en démocratie. La Finlande, la Norvège, la Suède, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis offrent tous des programmes d’aide à la presse écrite qui atteignent jusqu’à deux milliards de dollars annuellement.

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