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La consommation de cannabis en hausse

BERLIN, GERMANY - AUGUST 09: A participant smokes a marijuana joint while marching in the annual Hemp Parade (Hanfparade) on August 9, 2014 in Berlin, Germany. Supporters of cannabis legalization are hoping legalized sale in parts of the USA will increase the likelihood of legalization in Germany. The city of Berlin is considering allowing the sale of cannabis in one city district. (Photo by Sean Gallup/Getty Images) Photo: Getty Images

La consommation de cannabis a augmenté de 3% au Québec et de 4% à Montréal depuis 2008, selon une enquête de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée mercredi, qui renferme une multitude d’informations sur la santé des Québécois.

En 2015, 15% de la population du Québec avait consommé au moins une fois de la marijuana dans les derniers 12 mois, alors que cette proportion était de 12% en 2008. Les Montréalais dépassent la moyenne québécoise, avec une consommation de 17%. Chez les Québécois de 15 à 24 ans, les consommateurs de pot sont encore plus nombreux, soit 38%, contre 33% en 2008.

Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette hausse, selon Jean-Sébastien Fallu, professeur en psychoéducation à l’Université de Montréal et expert en toxicomanie. Tout d’abord, la consommation de cannabis est possiblement normalisée par les discussions sur la pertinence de sa décriminalisation, qui ont cours au Canada et au niveau international depuis 2008.

«L’acceptation sociale d’une substance vient souvent avec une augmentation de l’usage de cette dernière. C’est d’ailleurs une crainte des gens qui sont contre la légalisation», a fait remarqué M. Fallu, faisant référence à l’intention du gouvernement fédéral de Justin Trudeau de déposer au printemps prochain un projet de loi pour la légaliser.

Autre hypothèse de M. Fallu : le contexte d’austérité, de stress au travail et de pauvreté, des facteurs qui favorisent la consommation. «Dans le milieu universitaire, on observe depuis quelques années une hausse de la détresse psychologique et des congés de maladies. Mais ce n’est pas l’apanage des professeurs», a souligné le psychologue.

M. Fallu croit toutefois que la hausse du nombre de consommateurs n’est pas nécessairement un problème. «Il est possible de consommer de façon responsable. Il faut éduquer les consommateurs aux risques associés à cette substance pour éviter les problèmes relationnels, de dépendance, de santé physique et mentale et autres.»

M. Fallu a aussi tenu a souligner que la consommation chez les jeunes du secondaire est passé de 41% en 2000 à 23% en 2013.

Pour sa part, Hugô St-Onge, militant pour la légalisation du cannabis, n’est pas impressionné par cette hausse, arguant que la consommation de cannabis est relativement stable au Québec depuis une dizaine d’années, variant relativement peu d’année en année. En effet, selon les statistiques canadiennes, les consommateurs de cannabis représentaient 16% de la population du Québec en 2004.

M. St-Onge a aussi souligné que le profil social des amateurs de cannabis était loin des stéréotypes, puisque 48% possèdent au moins un diplôme d’études secondaires et au moins 38% ont des enfants.

De plus en plus obèses

Les Québécois ont de plus en plus de surplus de poids, selon l’Enquête québécoise sur la santé de la population de l’ISQ.

C’est 19% de la population qui étaient obèse en 2014-2015, contre 16% en 2008. Le nombre de personnes souffrant d’embonpoint est quand à lui stable.

«Ça me choque de voir qu’on n’a pas encore réussi à freiner la hausse, a commenté Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids. Le gouvernement n’a pas déployé les actions nécessaires.»
La Coalition Poids propose l’imposition de taxes sur les boissons sucrées, qui sont liés à l’obésité. Le rapport indique que près de 20% des Québécois boivent des boissons sucrées comme des jus et de boissons gazeuses tous les jours.

Santé des Québécois

Parmi les autres statistiques contenues dans le rapport, notons que:
•    L’usage de la cigarette est passé de 24% à 19% de la population;
•    La détresse psychologique a augmenté chez les femmes de 15 à 24 ans, passant de 30% à 39%.

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