Énergie Est: le gouvernement Trudeau se défend
OTTAWA — Le ministre fédéral des Ressources naturelles soutient que dans son analyse du projet d’oléoduc Énergie Est, le cabinet libéral ne souhaitait pas du tout prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites en aval, comme l’a fait l’Office national de l’énergie — à la surprise de plusieurs.
En entrevue avec La Presse canadienne, Jim Carr a indiqué qu’il n’avait jamais demandé à l’Office national de l’énergie de se pencher sur les émissions de GES issues du raffinage puis de la combustion du pétrole qui serait transporté par l’oléoduc Énergie Est.
Le ministre Carr précise que dans le cadre du processus d’examen provisoire réclamé il y a près de deux ans, le gouvernement avait demandé à l’Office d’analyser seulement les émissions de GES en amont — celles issues de l’extraction du pétrole lourd qui devait être acheminé par l’oléoduc.
M. Carr rappelle que c’est cette règle qui a été appliquée lorsque le gouvernement a approuvé en novembre 2016 le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, vers Vancouver, et l’expansion de la canalisation 3 d’Enbridge, vers les États-Unis. De la même façon, le cabinet aurait appliqué ces règles si le projet Énergie Est s’était retrouvé devant lui, a indiqué le ministre Carr.
L’entreprise Trans Canada a annoncé au début du mois qu’elle retirait officiellement sa demande pour son projet d’oléoduc Énergie Est.
Le gouvernement tente de convaincre les Canadiens qu’il n’est pas responsable de cet abandon. Ottawa soutient plutôt que cet abandon serait attribuable aux lois du marché et à l’approbation par Donald Trump d’un autre projet de Trans Canada, l’oléoduc Keystone XL.
L’abandon d’Énergie Est pourrait cependant nuire aux libéraux, notamment au Nouveau-Brunswick, où l’oléoduc aurait permis la création de milliers d’emplois et une injection estimée de 1,2 milliard $ dans l’économie de la province, selon ses partisans.