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Une cuite a des effets même 24 heures après

Photo: Métro

MONTRÉAL – Une étude de l’organisme Éduc’alcool démontre que c’est après une cuite, lorsque la quantité d’alcool dans le sang est tombée à zéro, que les malaises sont à leur point culminant. Il peut donc être encore tout aussi dangereux de conduire un véhicule ou de manipuler un outil.

Cette étude démontre qu’une personne qui a consommé de l’alcool de façon abusive, au cours d’un seul événement, peut ne pas être en pleine possession de ses moyens 24 heures après la fin de sa cuite.

«Ce phénomène des lendemains de veille est très, très peu connu. Les gens s’imaginent qu’une fois qu’ils sont rendus à zéro, que leur foie a métabolisé tout l’alcool qu’ils ont consommé, ils sont corrects. Or, en réalité, ça c’est vrai lorsqu’on boit de façon modérée, mais lorsqu’on prend un coup solide, le pire moment arrive quand l’alcool est descendu à zéro. Et on en a pour 24 heures après. C’est ce qu’on appelle la brosse, la cuite, le lendemain de veille, le mal de cheveux», explique en entrevue le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy.

Pour les fins de l’étude, une consommation excessive est décrite comme étant le fait de boire cinq verres ou plus lors d’une même occasion, qu’il s’agisse de bière, de vin ou de spiritueux.

«À partir du moment où on dépasse les cinq verres, ça commence à être de la consommation excessive. La consommation est excessive, même si c’est durant cinq heures, six heures. Ça n’a rien à voir avec le taux d’alcoolémie. Ça a à voir avec combien on a fait travailler son foie, combien on a asséché ses organes internes», résume M. Sacy.

Il rappelle qu’il est préférable de boire un verre ou deux régulièrement que de boire de manière excessive, même si cela n’est qu’occasionnel.

L’étude démontre aussi que les jeunes sont plus touchés par le phénomène de consommation excessive. Ainsi, chez les québécois de 12 ans ou plus, 26 pour cent des hommes et 11 pour cent des femmes ont bu cinq verres ou plus au cours d’une même occasion. Ce pourcentage grimpe à 40 pour cent chez les 18 à 24 ans.

Selon l’étude, même si celui qui a pris une cuite «n’a plus d’alcool dans le sang et n’est plus saoul, il a toujours ses facultés qui sont affaiblies», résume M. Sacy. C’est comme si la personne était alors malade. Elle éprouve divers symptômes, comme le mal de tête, la diarrhée, des crampes, etc.

Pour ces raisons, il est alors déconseillé de conduire un véhicule, même quand la personne n’a plus d’alcool dans le sang. Il en est de même pour toute tâche nécessitant de la vigilance, de la vivacité d’esprit, comme le travail ou la manipulation d’outils.

M. Sacy signale que 25 pour cent des personnes qui boivent de façon excessive ne sont pas touchées par le phénomène du lendemain de veille.

«On ne sait pas exactement pourquoi ils n’ont pas ces symptômes-là. On pense que ce sont des raisons génétiques, mais on n’a pas encore la preuve concluante à ce niveau-là. Il y a des gens qui peuvent prendre cinq, six, sept verres; ils vont être saouls, mais ils n’auront pas de phénomène de lendemain de veille, de mal de bloc», rapporte M. Sacy.

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