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Sommet du G7: Couillard précise ses attentes

French President Emmanuel Macron, left, and Quebec Premier Philippe Couillard wave to onlookers during a visit to Old Montreal, Thursday, June 7, 2018. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/THE CANADIAN PRESS

QUÉBEC — Le premier ministre Philippe Couillard s’attend à ce que le président américain Donald Trump se fasse taper sur les doigts par ses homologues lors du Sommet du G7, en raison de ses positions récentes en matière de commerce international et de tarifs.

Le Sommet du G7, qui réunit les leaders des sept pays les plus industrialisés, se tiendra à La Malbaie vendredi et samedi.

Fin mai, les États-Unis décidaient d’imposer des droits d’importation de 25 pour cent sur l’acier et de 10 pour cent sur l’aluminium, au Canada, au Mexique et aux pays d’Europe.

Au Canada et au Québec en particulier, gros producteur d’aluminium, la décision a été reçue comme une gifle.

Selon M. Couillard, les leaders réunis à La Malbaie partagent son indignation. «Il n’y a pas grand monde qui va soutenir cette décision-là», a-t-il commenté lors d’une mêlée de presse jeudi matin, avant de prendre l’avion en direction de Montréal, où il devait rencontrer le président de la République française, Emmanuel Macron.

Le premier ministre Couillard se dit persuadé que les Américains seront les premiers pénalisés par la nouvelle hausse de tarifs douaniers.

«Ce qui me frappe vraiment, c’est qu’aux États-Unis mêmes, comme prévu, beaucoup de voix critiques se lèvent pour dire: ‘M. Trump, qu’est-ce que vous êtes en train de faire?’ On parle de deux millions d’emplois américains mis en péril par sa politique mal avisée de tarifs sur les métaux», a-t-il fait valoir.

Au Québec, cette industrie procure 10 000 emplois directs. Deux gros joueurs, Rio Tinto Alcoa et Aluminerie Alouette, exploitent neuf alumineries. Ce sont cependant les plus petits joueurs, oeuvrant dans la transformation, qui pourraient subir le contrecoup du vent de protectionnisme qui souffle sur l’Amérique.

L’an dernier, les Américains, qui s’approvisionnent principalement au Canada, ont consommé 5,5 millions de tonnes d’aluminium alors que leur production domestique n’a été que de 700 000 tonnes.

M. Couillard a rejeté du revers de la main, par ailleurs, les arguments de ceux qui ont critiqué le fait que la rencontre avec le président français jeudi se tenait à Montréal plutôt qu’à Québec, la capitale, comme le prévoit la loi.

Il a répliqué pour dire que M. Macron était au Canada pour le G7 – et non pas en voyage officiel au Québec.

«C’est pas une tournée diplomatique», a-t-il dit, en ajoutant que la tenue de cette rencontre à Montréal plutôt qu’à Québec, «ça n’enlève rien à personne».

En mars, lors d’une visite de M. Couillard à Paris, il avait été annoncé que le président Macron allait s’adresser aux parlementaires au Salon bleu de l’Assemblée nationale, un privilège exceptionnel, à l’occasion de sa visite au Québec en juin. Mais l’initiative a été annulée, en raison de l’horaire chargé du président.

Toujours en marge du Sommet du G7, le premier ministre Couillard va aussi pouvoir s’entretenir avec la première ministre britannique, Theresa May, samedi à La Malbaie.

Alors que la colline parlementaire a été désertée pour des raisons de sécurité, avec la fermeture du parlement et des édifices gouvernementaux adjacents le temps du sommet, le premier ministre a lancé un appel au calme.

Les forces de l’ordre craignent que des casseurs se mêlent aux manifestants attendus. Trois manifestations sont à l’horaire, jeudi soir, vendredi et samedi.

M. Couillard a dit souhaiter que tout se passe dans l’ordre et de façon «pacifique».

Mais si ce n’est pas le cas, «on ne tolérera pas les écarts de type violence ou dégâts matériels. Ils vont être surveillés et réprimés de très forte façon», a-t-il prévenu.

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