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Le Québec devrait s’inspirer du mouvement #MoiAussi pour enrayer la violence

Photo: Getty Images/iStockphoto

Le Québec doit s’inspirer du mouvement #MoiAussi pour enrayer le cycle de la violence.

Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a formulé ce souhait après avoir déposé, mercredi, un rapport intitulé La prévention de la violence au Québec: une responsabilité individuelle et collective.

En entrevue avec La Presse canadienne, le docteur Arruda a affirmé que la violence ne doit pas être acceptée, car des données probantes démontrent que l’on peut agir pour la contrer.

Selon lui, «c’est comme les intimidateurs dans les écoles, il faut leur faire prendre conscience de ce qu’ils sont en train de faire».

Le directeur national de santé publique trouve intéressant de voir ces mouvements de gens qui disent «non».

Horacio Arruda affirme que la vague #MoiAussi, qui incite les victimes d’agressions sexuelles à dénoncer leur agresseur, «est en train de changer complètement la norme sociale». M. Arruda est d’avis qu’il faudrait appliquer le même principe par rapport à la violence en général.

«C’est un exemple #MeToo, de la question de l’agression sexuelle, où les gens se tiennent debout et disent non, on n’accepte plus, a cité en exemple le directeur national de santé publique. Dans l’intimidation, souvent, les gens ont antérieurement vu et n’ont pas agi. Maintenant, les gens essayent d’agir en disant: c’est assez!»

D’après Horacio Arruda, il faut aider à la fois l’intimidé et l’intimidateur à prendre conscience de l’origine du problème. Il ajoute qu’«en travaillant sur les environnements, c’est autant de jeunes ou d’enfants qui, plus tard, vont éviter d’être dans ce cycle violenté, violence».

Agir dès la petite enfance
La huitième édition du rapport du directeur national de santé publique conclut notamment que «pour prévenir la violence, il faut agir le plus précocement possible». Les premiers stades de la vie seraient effectivement les plus susceptibles de produire des effets néfastes à long terme.

Ainsi, les programmes d’accès aux services de garde gratuits et à la maternelle dès quatre ans auprès de certaines clientèles vulnérables sont des éléments qui viennent contribuer, de l’avis du docteur Arruda, à la santé à long terme des enfants.

«Avec des milieux de garde, on peut sortir les enfants de certains milieux plus problématiques, au moins dans la journée, les aider, a expliqué M. Arruda. Car la violence qui commence très tôt dans la vie, et qui est soutenue, est à très haut risque d’être répétée de génération en génération.»

Selon le docteur Harruda, au cours des dernières années, plusieurs initiatives ont été déployées au Québec en vue de prévenir la violence, et celles-ci ont contribué à mieux lutter contre ce phénomène, notamment du côté de la maltraitance envers les enfants et de la violence conjugale. Celui qui est aussi sous-ministre adjoint à la Direction générale de la santé publique ajoute qu’il reste cependant encore beaucoup de travail à faire.

Parmi les autres stratégies pour mieux prévenir la violence, le rapport recommande d’agir à l’échelle des communautés et de l’ensemble de la société; de miser sur les lois, les politiques et les initiatives existantes; ainsi que de recueillir des données sur le problème pour en suivre l’évolution et soutenir la planification des actions.

Ce nouveau document de 88 pages vise à sensibiliser les décideurs, les acteurs du réseau de la santé et des services sociaux, leurs partenaires ainsi que l’ensemble de la population québécoise à la violence et aux moyens à déployer pour la prévenir.

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