Soutenez

Legault accuse ses rivaux de détourner la campagne

Photo: Josie Desmarais/Métro
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

LONGUEUIL, Qc — François Legault veut réorienter le débat, et pour ce faire, il hausse le ton face à Philippe Couillard, l’accusant de «détourner la campagne électorale» et de «faire une campagne de peur». Au passage, il a dévoilé que les nouveaux arrivants pourraient faire les tests de français et de valeurs que son parti propose «autant de fois qu’ils le veulent», jusqu’à ce qu’ils les réussissent.

Le leader de la Coalition avenir Québec (CAQ) a détourné sa propre conférence de presse, mardi — il se trouvait à Longueuil pour réitérer son engagement d’élargir l’autoroute 30 à trois voies — afin de tirer à boulets rouges sur ses adversaires, réservant les charges les plus virulentes au chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

«On n’embarquera pas dans le jeu de Philippe Couillard, qui essaie de faire diversion, parce que son bilan est indéfendable. (…) Je comprends que M. Couillard veut faire diversion parce qu’il ne faut pas oublier qu’actuellement, le Parti libéral fait l’objet d’une enquête de l’UPAC», a-t-il lancé en faisant référence à l’enquête Mâchurer.

«Actuellement, M. Couillard essaie de mettre en place une machine à peur libérale, s’est emporté François Legault. Vous l’avez vu au débat, je pense qu’il a dépassé les bornes. Il est même allé jusqu’à dire qu’on voulait envoyer les immigrants l’autre côté du pont Cartier-MacDonald à Ottawa. C’est pas rien là!»

La veille, lors de la joute oratoire en anglais, le chef libéral a suggéré que la CAQ abandonnerait les immigrants sur cette traverse qui relie le Québec à l’Ontario, accusant son dirigeant de chercher n’importe quel prétexte pour abaisser les seuils d’immigration et se demandant à voix haute «quel problème il (François Legault) a avec les immigrants».

Ce dernier a donc riposté, consacrant l’essentiel de sa conférence de presse dans la circonscription de Vachon, en Montérégie, à tenter de reprendre le contrôle du message. Il s’en est aussi pris au chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, qu’il a taxé d’«allié de circonstance» des libéraux.

Car il n’y a «rien d’excessif», «rien d’épeurant» à ce que l’on exige des nouveaux arrivants «qu’ils aient l’obligation d’apprendre nos valeurs et d’apprendre le français», a-t-il martelé avant d’y aller de quelques précisions sur les modalités d’administration de ces épreuves dont il parle depuis des jours.

«S’il y a un échec dans le test, ils vont pouvoir recommencer le test autant de fois qu’ils veulent. (…) C’est toujours ce qu’on a dit», a-t-il tranché avant de quitter son lutrin. Peu après, son entourage a précisé aux journalistes que les immigrants auraient une période de trois ans pour les réussir, mais qu’en cas d’échec, une période de grâce d’un an leur serait accordée.

L’information sur le nombre illimité de tentatives n’est pas contenue dans le document d’orientation sur l’immigration présenté en mai dernier par le parti. En revanche, il est spécifié qu’«un gouvernement de la CAQ accordera une prolongation d’une année aux candidats immigrants qui échouent aux évaluations de français ou de connaissance des valeurs du Québec».

Mais «ce type de situation» ne devrait «se produire qu’en de très rares occasions», «compte tenu des ressources importantes qui seront mises à la disposition des candidats (suivi individuel, cours de francisation, allocations)», mentionne-t-on dans le même paragraphe de cette section du document.

L’annonce matinale d’infrastructure était la seule activité publique à l’agenda de François Legault. Le chef, qui a consacré le reste du jour 27 de la campagne à accorder des entrevues à divers médias, a été moins visible ces derniers jours, et il ne le sera pas beaucoup plus d’ici le débat des chefs de TVA, jeudi — rien n’est prévu à son horaire de mercredi.

Il a nié avoir l’impression que le tapis lui glissait sous les pieds, alors qu’un sondage de Mainstreet mené pour Le Soleil plaçait mardi sa formation au coude-à-coude avec le PLQ. «J’ai toujours dit, dans les dernières semaines et les derniers mois, que l’écart se resserrerait. Je m’attendais à cela. Mais j’ai confiance que nous aurons un gouvernement majoritaire le 1er octobre», a-t-il fait valoir.

Élargissement de la 30

La proposition que faisait mardi François Legault d’élargir l’autoroute 30 figure déjà à l’étude du Plan québécois des infrastructures (PQI) 2018-2028. Elle avait fait l’objet d’une annonce du ministre des Transports, André Fortin, en mai dernier. La CAQ avait aussi signifié en juin dernier qu’elle était favorable à cet élargissement.

«Moi, je prends l’engagement que ça va être réalisé dans un premier mandat, ce qui n’a pas été fait par les libéraux», a-t-il justifié.

Le chef caquiste a fait cette annonce après avoir déclaré en entrevue avec le quotidien montréalais Métro qu’il n’était «pas d’accord avec ces études» montrant que la prolongation et l’élargissement de routes font augmenter la congestion automobile. Il a plaidé que l’«importance du transport en commun (allait) s’accélérer», mais qu’il y aurait d’ici là «une période de transition».

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.