Les maudits zartisses
Une drôle de relation d’amour-haine semble s’être développée avec nos artistes au fil du temps. Pourtant, quand vient le temps de faire vibrer la gang et de célébrer la Fête nationale, on fait appel à qui? Quand vient le temps d’organiser des collectes de fonds, des téléthons et toutes sortes de patentes du genre, à qui on demande systématiquement en premier de mettre l’épaule à la roue? Aux artistes. Toujours aux artistes.
Pourtant, à l’autre extrême, suffit que les mêmes artistes participent à un Bye bye un peu controversé, qu’une polémique éclate à Tout le monde en parle, ou alors qu’un gala ne lève simplement pas assez au goût de certains pour que tout le monde se retrouve immanquablement sur la place du marché pour participer à une autre séance de lynchage collectif. Et, surtout, ressorte l’inévitable argument massue, celui des «maudits zartisses grassement subventionnés qui sont plates comme le yâble, pis qui nous font honte». Faudrait m’expliquer.
C’est arrivé encore dimanche soir pendant le gala de l’ADISQ. Vous auriez dû lire ça sur les réseaux sociaux. Nos brillants «analystes» du tweet se sont fait aller joyeusement pour cracher sur tout ce qui avait le malheur d’être vu à l’écran. Les brillantes interventions généralement couronnées par une autre ponctuation prévisible, le maudit – et tellement mensonger – «pis on paye ça avec nos taxes». Coudon…
Les artistes ne sont pas, dans l’immense majorité des cas du moins, grassement subventionnés par l’État.
En tout cas, surtout pas ceux qui ont participé au gala de l’ADISQ l’autre soir. S’il y a une chose d’établie dans les faits, c’est qu’ils payent en impôt probablement 100 fois plus qu’ils ne pourraient jamais espérer recevoir de leur vie en subventions ou par d’autres moyens mis en place par le gouvernement.
Sauf qu’à chaque fois qu’on en a l’occasion, il y en a qui ressortent sans cesse le même chialage. Dites-moi, il est où le problème avec les artistes? Vous font-ils suer à ce point-là?
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Pendant que nous y sommes, l’ADISQ a ENFIN retrouvé la mémoire en soulignant avec beaucoup de justesse la brillante carrière de Renée Martel. Ira-t-on jusqu’à faire pareil pour Michel Louvain l’an prochain? Après son impeccable parcours long de 54 ans, il en serait grandement temps.
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L’affaire Jimmy Saville, jadis animateur à la BBC et grand «bienfaiteur» des enfants, qui est maintenant soupçonné de quelques centaines de cas de pédophilie, fait grand bruit dans le monde. On peut même parler d’une indignation unanime. Enfin presque, puisque le Vatican refuse de retirer ou de renier, de manière posthume, le prix honorifique qu’on lui avait décerné il y a de cela une vingtaine d’années. Lâchez pas les boys, vous avez vraiment le tour de vous faire aimer…
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L’ami Roland Barbier, du Centre communautaire Hochelaga, refait sa collecte de fonds annuelle pour acheter des vêtements d’hiver neufs aux enfants défavorisés de Montréal. Comme il le dit lui-même : «Ces enfants-là ont déjà assez d’usagé dans leur vie. S’ils pouvaient savoir pour une fois ce que c’est de s’habiller avec du linge de première main…» Il a tellement raison. L’an passé, plus de 850 enfants ont ainsi pu être vêtus. Dans la discrétion et la dignité en plus de ça. Pour lui donner des sous (et des dollars aussi), on appelle au 514-872-4753 ou au 514-527-7136. Et soyez sans crainte, vous ne verrez jamais Roland témoigner à la télé dans une commission d’enquête, il est bien trop occupé à combattre la misère pour perdre son temps à arnaquer son prochain…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.