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Denise Bombardier à TLMEP: «J’ai passé ma vie à me faire traiter de mal baisée»

Photo: ICI Radio-Canada Télé

La chroniqueuse Denise Bombardier est revenue dimanche soir, à Tout le monde en parle (TLMEP), sur plusieurs éléments marquants de sa carrière, à l’occasion de la parution de son nouveau livre Une vie sans peur et sans regret. Elle a notamment indiqué avoir été abusée sexuellement à l’âge de 12 ans, «par un réalisateur de Radio-Canada qui ne faisait que des émissions avec des enfants par hasard».

Dans son nouveau livre, Mme Bombardier écrit que c’est la France qui lui a permis de prendre «la mesure de son identité». «C’est la France qui m’a ouvert les portes, depuis la publication de mon tout premier livre», a-t-elle expliqué.

«Non, je ne suis pas née dans le mauvais pays, mais c’est vrai que nul n’est prophète dans son pays», a-t-elle raconté. Elle a souligné qu’à plusieurs reprises dans sa carrière, les Québécois «l’ont traitée de tous les noms» et qu’on lui faisait une descente en règle dans les médias, pendant que dans l’Hexagone, on l’encensait.

Elle affirme avoir eu ce même genre de sentiment, d’ailleurs, quand elle s’est entretenue avec Félix Leclerc, vers la fin de sa vie. «Lui aussi, il avait encore cette douleur d’avoir dû aller en France avant de se faire reconnaître ici. Moi, c’est la France qui m’a décorée.»

«J’ai passé ma vie à me faire traiter de mal baisée par des gens qui ne me connaissaient pas», a déploré la première femme à avoir animer une émission d’affaires publiques au Québec.

«On veut toujours être reconnus par ses pairs, même si le public ce n’est pas la même chose. Mais je ne regrette rien, même pas les amours déchirants. On ne doit jamais renier ceux qu’on a aimés», a aussi affirmé celle qui a notamment entretenu une relation passionnelle avec l’ancien premier ministre du Québec, Lucien Bouchard. «Il était fasciné par moi», a-t-elle lancé, le sourire aux lèvres.

Fait anecdotique: c’est son fils qui, à l’époque, avait mis un terme à la relation entre Mme Bombardier et M. Bouchard. «J’avais tout quitté pour lui, il me l’avait demandé, a-t-elle dit à ce sujet. Un jour, mon fils m’a dit: Maman, Lucien est plus gentil avec moi qu’avec toi. Il faut partir de l’ambassade. Il avait 9 ans.» Une décision déchirante qui l’a toutefois menée «à un miracle», son mari actuel: l’historien James Jackson.

Des différences, des conflits
À ses dires, les Québécois ont beaucoup plus de difficulté avec le caractère polarisant d’une personnalité publique en règle générale. Un élément qui, en France, plaît plutôt aux gens. «Je suis une femme qui a l’air sûre de moi. Comment aurais-je pu m’asseoir devant Pierre-Elliot Trudeau, le roi des sophistes, le plus dur en entrevue, autrement?» a-t-elle dit, en faisant référence à Noir sur blanc, une émission qu’elle animait à l’époque.

Celle qui a revêtu plusieurs chapeaux pendant sa longue carrière écrit aussi, dans son livre, qu’elle espère devenir «éternelle» grâce à l’écriture.

«Il y a des livres qu’on lit au bout de 100 et de 150 ans. J’ai écrit ce livre-là en pensant à ma petite fille Rose. Je veux qu’elle sache qui était sa grand-mère, ce qu’était le Québec.» – Denise Bombardier, sur son nouveau livre.

Aujourd’hui chroniqueuse pour le Journal de Montréal, Mme Bombardier est aussi revenue sur sa relation très difficile avec l’animateur Simon Durivage. «Je ne lui en veux plus, mais il a heurté tellement de gens, a-t-elle dit. Il ne respectait pas les autres, il était grossier, vulgaire.»

«Ç’a duré un an, je l’ai vu insulter tellement de gens, c’était son fond de carrière. Et tout le monde a connu des expériences avec lui. Pour tous les gens que j’ai vu pleurer à cause de lui, je trouve que c’est tellement injuste.»

Dans son livre, Denise Bombardier revient aussi sur son congédiement de Radio-Canada, après 35 ans à son embauche. Elle estime avoir été renvoyée cavalièrement. «J’ai aimé Radio-Canada, parce que ç’a été un grand instrument d’émancipation des Québécois. Sa télé était exemplaire à l’époque, les gens y croyaient», a-t-elle renchéri.

Elle dit n’avoir aucun ressentiment aujourd’hui par rapport à cette période de sa vie professionnelle. «J’ai été très fière d’y être au moment où je l’ai été. Tout le monde voulait se faire interviewer par Radio-Canada. On avait des budgets.»

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