Des toilettes mal entretenues sur le chantier du pont Champlain
MONTRÉAL — Les travailleurs qui construisent le nouveau pont Champlain évoluent dans des conditions difficiles, perchés au-dessus du fleuve Saint-Laurent. Mais l’un de leurs plus grands défis est de trouver des toilettes chimiques propres et, surtout, chauffées sur le chantier.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a remis un avis d’infraction mercredi donnant deux jours au consortium qui bâtit le pont d’une valeur de 4,2G$ pour s’assurer que le site comporte suffisamment de toilettes chimiques éclairées, chauffées et propres.
Simon Lévesque, responsable de la santé et de la sécurité à la FTQ-Construction, a affirmé qu’il y avait longtemps que les toilettes sur les chantiers étaient source de problèmes, surtout durant l’hiver.
M. Lévesque a rappelé qu’en vertu d’un règlement adopté en 2015, les sites accueillant plus de 25 travailleurs devaient être dotés de toilettes avec chasse d’eau à l’intérieur desquelles la température devait atteindre au moins 20 degrés Celsius.
Le responsable a reconnu que certaines installations sanitaires sur le chantier du pont Champlain respectaient les normes et étaient propres, mais a souligné que le site possédait aussi de nombreuses toilettes chimiques qui n’étaient pas conformes au règlement.
Il a précisé que la FTQ-Construction souhaitait que ces toilettes disparaissent complètement du chantier.
«Les travailleurs les utilisent parce que les installations qui sont conformes au règlement sont trop éloignées et qu’ils doivent marcher pendant 30 minutes pour en trouver une», a-t-il expliqué.
Simon Lévesque a aussi dénoncé le fait que certaines toilettes chimiques renversées par le vent avaient simplement été redressées sans être nettoyées.
Selon Julie Robitaille, une porte-parole de la CNESST, un inspecteur a visité le chantier du pont Champlain mercredi et a donné deux jours au consortium Signature sur le Saint-Laurent (SSL) pour remédier au problème de toilettes.
Une représentante de SSL a précisé vendredi que le problème avait été aggravé par l’arrivée soudaine du froid en novembre.
«Nous prenons l’avis au sérieux et nous avons fait les changements nécessaires concernant le nettoyage, l’éclairage et le chauffage», a assuré Annie-Claire Fournier.
Mme Fournier a ajouté qu’il y avait suffisamment de toilettes sur les différentes plateformes de travail et que les installations sanitaires seraient déplacées afin de les rendre plus accessibles.
Simon Lévesque a indiqué que le pont Champlain attirait beaucoup l’attention parce qu’il s’agissait d’un projet majeur employant 1500 travailleurs, mais que le problème existait aussi ailleurs.
«Je travaille dans le milieu de la construction depuis 1993 et depuis le début, j’entends des travailleurs réclamer au moins un nombre minimal de toilettes chauffées», a-t-il conclu.