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General Motors coupe 14 700 postes en Amérique du Nord

Tijana Martin / La Presse Canadienne Photo: Tijana Martin/La Presse canadienne

OSHAWA, Ont. — General Motors fermera son usine d’assemblage d’Oshawa, en Ontario, et quatre usines aux États-Unis dans le cadre d’une réorganisation mondiale visant un recentrage vers les véhicules électriques et autonomes.

Le constructeur automobile a annoncé ces fermetures dans le cadre d’une importante restructuration ayant pour objectif de transformer sa gamme de produits et son processus de fabrication afin de répondre à la demande changeante du secteur du transport. Ce plan permettra à l’entreprise d’économiser 6G$US d’ici 2020.

«Cette industrie évolue très rapidement si l’on considère toutes les technologies de transformation, qu’il s’agisse de la propulsion (ou) de la conduite autonome, a déclaré la chef de la direction et présidente du conseil d’administration de GM, Mary Barra, devant les journalistes, lundi. Ce sont des décisions que nous prenons pour renforcer les activités de l’entreprise.»

GM prévoit éliminer 15% de son effectif nord-américain contractuel et salarié, ce qui comprend une baisse de 25% du nombre de cadres.

C’est ainsi 14 700 postes qui vont disparaître. Près de 8100 employés des services administratifs devraient accepter une indemnité de départ volontaire, et d’autres seront remerciés. Environ 6000 travailleurs des chaînes de montage seront touchés au Canada et aux États-Unis, mais certains pourraient être transférés vers d’autres usines.

Les économies de 6G$ US devraient être réalisées grâce à des baisses de coûts estimés à 4,5G$ US, ainsi qu’à une réduction d’environ 1,5G$ US des dépenses en capital, a indiqué GM.

Plus de 2500 travailleurs en Ontario
Lundi avant-midi, des dizaines de travailleurs ont été aperçus en train de quitter l’usine d’Oshawa.

Matt Smith, qui travaille depuis 12 ans dans cette usine ontarienne, n’a pas caché son inquiétude. Sa conjointe travaille également chez GM et le couple a un bambin de 11 mois.

«Je ne sais pas comment je vais faire pour subvenir aux besoins de ma famille», a dit M. Smith, à l’extérieur de l’usine.

Le syndicat Unifor, qui représentant plus de 2500 travailleurs d’Oshawa, a appris qu’il n’y aurait plus de production à l’usine d’assemblage ontarienne après décembre 2019.

Irrité, le président national d’Unifor, Jerry Dias, a promis que le syndicat entendait se battre bec et ongles dans l’espoir d’éviter une fermeture de l’usine.

«Nous en avons assez de voir GM délocaliser nos emplois vers le Mexique, a-t-il dit. Nous n’allons pas nous laisser faire, nous méritons d’être respectés.»

La production à l’usine d’Oshawa a commencé le 7 novembre 1953 et on y comptait près de 23 000 travailleurs dans les années 1980.

Les autres fermetures d’usines sont prévues à Detroit et à Warren, au Michigan, à White Marsh, au Maryland, ainsi qu’à Warren, en Ohio.

Outre la fermeture déjà annoncée de l’usine d’assemblage de Gunsan, en Corée du Sud, GM a l’intention de mettre la clé sous la porte de deux autres chaînes de montage situés hors de l’Amérique du Nord l’an prochain.

Toutefois, l’entreprise compte investir massivement dans les technologies visant à mettre au point les véhicules électriques et autonomes, a souligné Mme Barra. La dirigeante de l’entreprise a précisé que les changements annoncés n’allaient pas toucher les camions et autres véhicules utilitaires sport de GM, qui performent «très bien».

L’usine d’Oshawa assemblait des modèles plus anciens, a indiqué Mme Barra.

«Oshawa a construit des camions de la génération précédente qui ont été très utiles pendant la période de transition (…) alors que nous nous tournons vers une nouvelle architecture», a-t-elle dit.

L’impact des tarifs américains
Ces fermetures surviennent au moment où les tarifs sur l’acier et l’aluminium pèsent sur les activités des constructeurs automobiles nord-américains. Le mois dernier, Ford avait engrangé un profit de 991M$ US au troisième trimestre, mais l’entreprise avait estimé à 1G$US l’impact des différentes barrières tarifaires.

De cette somme, 600M$US étaient attribuables aux tarifs sur l’acier et l’aluminium importés par les États-Unis, tandis que les tarifs imposés par la Chine sur les véhicules nord-américains représentaient un impact de 200M$US.

La restructuration de GM a également été annoncée après la conclusion de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), qui remplace l’Accord de libre-échange nord-américain, après des mois de négociations. Ce traité de libre-échange stipule que 40% du contenu des véhicules doit être produit par des travailleurs qui empochent au moins 16$ l’heure. Le seuil de contenu nord-américain doit également être de 75%.

En octobre, GM avait engrangé un bénéfice de 2,5G$US au troisième trimestre, tout en signalant son intention de réduire ses coûts en offrant des départs volontaires à près de 18 000 travailleurs comptant plus de 12 années d’ancienneté. Cela représentait près du tiers des 50 000 salariés du géant de l’automobile en Amérique du Nord. Les employés avaient jusqu’au 19 novembre pour accepter un départ volontaire et devraient avoir quitté l’entreprise d’ici la fin de l’année.

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